• Le couperet Donald Westlake

    Cadre intermédiaire dans le domaine de la fabrication de papier, Burke est depuis trop longtemps au chômage. Après réflexion  et une analyse très juste de la situation, il décide qu'il doit défendre ce qui fait sa vie au mieux, le mieux n'étant pas le plus juste. Ne pouvant renverser le système, il décide d'éliminer ses concurrents directs, d'autres hommes au chômage et qui veulent le même poste que lui. C'est ainsi que cet homme, digne représentant de la classe moyenne américaine se transforme en serial killer!

    L'idée est géniale, l'analyse de la situation saignante, Burke est un personnage étonnant et déroutant tout cela était bien parti mais la répétition des crimes m'a lassée, la fin fut longue à venir, dommage. 

    smilesmile 

    Challenge USA : Connecticut 

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  • Tropique de la violence  Natacha Appanah

    Moïse, un prénom à être sauvé des eaux...ou pas.

    Là bas, dans les  Comores, l'île française attire nombre de migrants comme en Guyane ou aux Antilles , un bout de la France c'est mieux que rien . C'est dans ces bateaux de migrants qu'est arrivée la mère d'un enfant aux yeux vairons, ces yeux du diable en occident, du djinn ici, un enfant donc effrayant dont il faut se séparer. Ca tombe bien Marie l'infirmière est en mal d'enfant, seule, perdue dans sa vie, cet enfant elle l'attendait depuis longtemps. Alors pendant un temps Moise est sauvé. L'adolescence lui fait basculer tout . Sa vie s'est mise à vaciller et la mort de Marie l'a plongé dans un autre monde. Ce monde c'est celui des enfants miséreux, perdus, violents, camés, monde dans lequel Moïse va sombrer .

    Ce roman est très beau même s'il est d'une très grande tristesse, si peu d'espoir, pas d'espoir du tout d'ailleurs, un lourd  et noir constat sur la situation. Je ne m'attendais pas à une île paradisiaque mais j'ai été très surprise de la violence et du désespoir décrit. 

    smilesmilesmile

    Challenge Globe-trotteurs : Maurice 

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  • Dem William Melvin Kelley

     

    New-York dans les années soixante et les déboires d'un couple de la classe moyenne ... Et quels déboires , la dame met au monde des jumeaux, un blanc un noir, pas d'autre explication que d'avoir couché avec un homme...noir , on a le droit bien sûr mais pas facile à assumer socialement .

    Les détours et contours pour trouver une sortie honorable à la situation sont assez drôles mais ce n'est pas le seul point qui est mis à nu dans ce roman. On est très loin de l'égalité homme/femme  et la place des celles-ci est peu de chose . Les relations blancs/noirs ne sont guère mieux. Ce n'est pas pour autant que l'homme blanc et riche bien installé dans la société est plus heureux, balloté d'une norme à une autre il a bien du mal à savoir ce qu'il veut.

    Ce roman n'a pas la force de "Un autre tambour" du même auteur, la construction est un peu confuse mais la férocité de l'éclairage posé sur les personnages vaut la lecture . 

    smilesmile

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  • Homesman  Glendon Swarthout

     

    Excellent western, (j'avais vu le film très bon lui aussi) où les femmes ont une place prépondérante sans que ce soit surjoué comme dans "Les femmes d'Hesery Ranch".

    La conquête de l'Ouest ne s'est pas forcément faite dans la joie et la bonne humeur . Dans les alentours de la ville de Loup, la vie est rude pour les familles de pionniers, climat rigoureux, manque de nourriture, de soins, de voisins, les familles se retrouvent bien souvent coupées de tout et de tous pendant l'hiver. Les femmes ,qui travaillent comme des hommes ( on manque de bras), ont en plus la charge des grossesses, des soins aux enfants ... Pour certaines, trop c'est trop, le mental se fissure, craque et elles deviennent folles. Quatre d'entre elles sont concernées cette année là et le mieux qu'on puisse leur proposer c'est de les convoyer vers l'est, d'où elles viennent, en espérant que leur famille les prendra en charge.

    C'est Cudy, une célibataire, institutrice  qui s'y colle en s'adjoignant les services d'un homme trouvé quasi pendu à un arbre.

    Le trajet est long, les épreuves difficiles, Cudy essaie de maintenir de l'humanité chez les "folles" et tente aussi de "civiliser" l'homme perdu. C'est l'histoire de ces femmes que nous raconte ce livre. 

    Je trouve que tout est réussi, les personnages sont crédibles, il y a juste ce qu'il faut de péripéties pour rendre le récit de voyage accrocheur et ce n'est pas dégoulinant de bons sentiments c'est parfaitement mis en perspective avec l'époque.

    smilesmilesmile

     

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  • L'accordeur de silences  Mia Couto

     

    Plongée dans la folie d'un homme qui embarque ses enfants dans un coin perdu loin de tout et de tous, un ex-soldat les accompagne et un oncle passe de temps en temps apporter l'indispensable.

    La première partie raconte la vie dans ce lieu par le plus jeune des fils, celui qui n'a aucun souvenir d'un avant. Cela pourrait être effrayant, tant le délire du père est puissant mais l'auteur a choisi une écriture poétique et truffe le récit de mirages magiques qui adoucissent la cruauté de leur quotidien. Dans la seconde partie , arrive une femme et là je me suis un peu perdue avec l'ajout de l'histoire de cette femme , même si à la fin elle lie toute l'histoire. 

    Ce roman est sans doute trop fantasmagorique pour moi mais il a une écriture d'une réelle qualité. smilesmile

    Challenge Globe-trotteurs :  Mozambique

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  • L'armée des ombres  Joseph Kessel

     

    Le texte est très proche du film, le film me glaçant le sang, le livre en a fait tout autant ajoutant une admiration sans borne pour ces femmes et ces hommes. 

    Des hommes bourrus, des ouvriers, des paysans mais aussi des intellectuels ou des notables, des femmes aussi, beaucoup de femmes, des femmes indispensables à qui Kessel rend hommage avec un profond respect pour leur engagement, il y a un peu de toute la France dans cette armée, venus pour des raisons différentes mais tous unis contre l'ennemi. C'est en suivant Gerbier et son groupe que l'on traverse la France en passant par Londres . 

    On est en 1943 quand Kessel écrit ce texte, mi-roman , mi-journal , lui-même impliqué dans la résistance, personne à ce moment ne sait comment finira la guerre, donnant encore plus de tragique aux  engagements et aux questionnements des protagonistes .

    Aurais-je su être des leurs ...cette question, ayant eu l'extrême chance de vivre en paix depuis ma naissance,  reste (et restera je l'espère) sans réponse.

    smilesmilesmile

     

     

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  • Théorie générale de l'oubli . José Eduardo Agualusa

    Le fil conducteur est l'histoire de Ludo une femme qui ne sort pas de chez elle, jamais, et qui au début de l'indépendance de l'Angola, effrayée, va se murer dans son appartement pendant des décennies. C'est par le biais de cette histoire vraie que l'auteur va en fait nous raconter la guerre en Angola. 

    Ancienne colonie portugaise, la guerre d'indépendance, passé l'euphorie du début va vite se transformer comme souvent en un conflit violent qui va opposer différents groupes, des intérêts étrangers au pays, truffer le pays de mercenaires, détruire les champs farcis de mines , remplir les prisons et les cimetières... 

    Dans un récit tout en retenue, c'est un voile léger que soulève l'auteur pour nous laisser apercevoir ces dix-sept années de guerre civile.

    Je suis restée un peu sur ma faim plus qu'une évocation j'aurais aimé un récit dense et ce n'est pas le choix de l'auteur. Ce fut en tout cas l'occasion de me souvenir de cette longue guerre, que je n'ai connue que par le biais d'articles de journaux et d'une chanson de Lavilliers. 

    smilesmile 

    Challenge Globe trotteurs : Angola 

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  •  

    Un enfant qui cesse d'être un enfant, travaille, grandit, découvre l'amour et pas à pas s'en va devenir un homme le tout dans Naples d'après guerre, Naples et ses pauvres, Naples et ses cris, Naples et la mer , Naples ....

    Ecrit un peu comme un journal avec la fraicheur et l'innocence de l'enfant, les personnages et les rues prennent vie. 

    Si je ne suis pas entièrement séduite par ce récit que j'imagine plus ou moins autobiographique, l'écriture d' Erri De Luca si poétique, légère comme une dentelle reste envoutante.

    smilesmile

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  • le diable, tout le temps  Donald Ray Pollock

     

    Wouah!  Ca scotche un tel roman !

    On abandonne l'espoir, la bienveillance et tout le tralala ici on est dans le sombre chez le Diable ...tout le temps !

    Des religions cinglées ou des cinglés de religion, ça semble assez bien proliférer aux USA et ici on a quelques exemples bien malsains, du sexe triste, sordide, pas bandant dans des décharges et des bagnoles pourries, de la corruption, de la violence, des flingues, des morts et encore et toujours des cinglés, des  salopards, des  pervers !

    D'un personnage à un autre, d'un lieu à un autre, c'est noir et désespérant sauf à croire en l'infime lueur de la fin.

    C'est absolument excellent, j'avais déjà aimé Une mort qui en vaut la peine, cet auteur entre dans mes auteurs préférés.

    smilesmilesmileLe Diable, tout le temps  Donald Ray Pollock 

     

    Challenge USA : Virginie Occidentale

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  •  

     

    J'ai retrouvé Paula de Paula Spencer lu en 2018 que j'avais beaucoup apprécié.  La femme qui se cognait dans les portes c'est le premier tome , je n'ai donc pas lu l'histoire dans l'ordre ce qui n'est pas gênant.

    Paula, une jeune femme irlandaise de famille catholique, apprend que son mari, dont elle vivait séparée , vient d'être tué par la police. Il faut dire que son ex-mari a tué une femme qu'il avait pris en otage. Depuis un an Paula , depuis que Paula a mis à la porte son salopard de mari, elle essaie de reprendre le fil de sa vie, de se reconnaître, de se retrouver.Les souvenirs affluent, l'enfance, l'adolescence, l'amour de sa vie Charlo son mari, ses enfants, l'alcool, les coups, la fin de Charlo...

    Elle n'esquive rien Paula, elle veut être honnête et retracer son parcours sans se dédouaner de ses erreurs ni minimiser la violence et la déchéance de sa vie. 

    Elle est costaude la Paula mine de rien, elle a la force d'affronter sa vie et de changer ce qui peut l'être , à sa façon, pas à pas , rien de brillant chez elle mais elle a une sacrée ténacité qui force l'admiration.

    C'est une petite héroïne de rien Paula, comme toutes les femmes qu'elle a croisé à l'hôpital, toutes se femmes qui tombent, se cognent, se brulent par "inattention , tellement commode l'accident ! 

    Dans cette bonne Irlande Catholique, on n'a pas de projet pour les filles, elles se marient point, les filles ne peuvent être que des salopes ou des culs serrés comme le dit Paula et on ne se mêle pas des affaires ders autres au point de  détourner carrément le regard de ses femmes couvertes de bleus !

    Un roman très réussi qui ne mange pas le lecteur et un personnage de femme fin, nuancé et entièrement crédible.

    smilesmilesmile

     

     

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