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Par lcath le 8 Août 2019 à 08:23
Encore enfant, le narrateur passe son temps dans le monde des femmes. Confident de confidences qu'il ne comprend qu' à moitié, témoin des violences faites aux femmes, se lovant dans leurs parfums et dans leurs bras, Hadachinou est le témoin privilégié de la vie secrète des femmes. Elles se livrent sans fard et partagent leurs joies, rares, et leurs misères qui est bien plus leur lot quotidien...
Une jolie fenêtre ouverte sur l'intimité de femmes.
Challenge globe trotteurs : Libye
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Par lcath le 4 Août 2019 à 20:45
J'ai trouvé dans ce roman, le portrait d'une Bulgarie que je n'imaginais pas ! Un pays aux habitants bigarrés, chaleureux, tolérants, pauvres, de toutes nationalités, qui savaient cohabiter comme on n'ose plus le rêver aujourd'hui.
Imaginez des juifs côtoyant des musulmans et des chrétiens et des tziganes, chaque groupe parlant aux autres partageant les fêtes et les peines.Peu de richesses dans ce quartier de Plodiv, si ce n'est des bars, des bars que fréquente assidument Abraham, mais pas seulement lui. Les religions étaient plus humaines et moins rigoristes, pope, imam et rabin pouvaient trinquer ensemble et succomber aux charmes de la belle Turque...
Abraham le poivrot est le pilier de ce monde, hâbleur, buveur, jouisseur mais avec une telle élégance qu'on ne peut que l'aimer. Un personnage magnifique cet Abraham, qui explique,avec une profusion d'images la vie à son petit fils.
Et puis les drames viendront, les tziganes en premier évidemment, puis la dictature, fut-elle celle du peuple, puis les Turcs puis les juifs et quand Berto, le petit fils d'Abraham revient. Il ne reste pas grand chose dans la ville mais tout est dans les souvenirs de Berto et quelques photos.
Une lecture enjouée, vive, qui m'a séduite du début à la fin, un régal !
Challenge globe trotteurs : Bulgarie
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Par lcath le 3 Août 2019 à 13:13
De la naissance de Mandala Mankunku dans la forêt, à sa mort dans cette même forêt, le roman nous invite à découvrir la vie d'un homme et tout autant celle de son pays, le Congo.
L'enfance de Mandala se déroule dans une Afrique ancienne, où le culte des ancêtres et le respect des traditions prennent toute la place, positionnant chaque individu à une place définie dont il ne peut quasiment pas bouger. Mandala va chercher, lui, à faire vaciller ces lignes, frontières invisibles qui cloisonnent le clan. Il va remettre en cause certains principes et surtout chercher à comprendre le pourquoi ... Autant dire que ces relations avec ceux du village ne sont pas lisses.
Et puis les Blancs vont arriver, violences, massacres, viols, exploitation des hommes noirs, rien ne sera épargné aux habitants du pays. Mandala va suivre le mouvement, s'impliquer dans ce changement pour comprendre d'où vient le pouvoir de l'homme blanc.
La guerre emportera les dernières illusions des Congolais. La paix leur ramène peu d'hommes, en mauvais état et qui racontent l'envers du pays des Blancs. Le temps de l'indépendance est venue même si les Blancs ne le savent pas encore.
Tout au long de cette colonisation et décolonisation, Mandala cherche à comprendre et à trouver sa place et à réunir ce qu'il sait "d'avant" à ce qu'il sait de "maintenant" , il veut trouver un sens, une dimension qui explique le monde . La quête de Mandala, parallèle à l'histoire du pays est profondément touchante et juste. C'est un bien beau personnage que Mandala Mankunku!
Le roman quant à lui, est à mon avis une pure réussite. Sans affadir les monstruosités de la colonisation, un questionnement est posé sur la place et les choix faits ou non par les Congolais, les sortant du rôle passif de victime. Le charme de l'Afrique est dans la langue utilisée, dans la magie qui affleure, dans le lien aux éléments naturels.
Un très très beau roman !
Challenge globe trotteurs : Congo
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Par lcath le 1 Août 2019 à 18:30
Ce roman nous offre un voyage à Saint-Malo au temps de Louis XIV. Voyage dans le temps mais aussi voyage sur les mers, Saint Malo oblige. Ville de mer, on découvre un port ou marins, armateurs, marchands ont les dents longues et sont prêts à conquérir le monde. Hors, l'Europe est en train de s'approprier les mers des Indes aux Amériques, le trafic des marchandises est intense. Qui dit conquête dit guerre, les pays européens de l'Ouest vont se livrer des guerres en tout genre, maritimes, territoriales, commerciales. A Saint Malo on joue au chat et à la souris entre ce qui est autorisé et ce qui ne l'est pas, si l'on n'est pirate on est au moins corsaire ...
La famille Carbec sera le fil conducteur de cette histoire mouvementée. Le père Carbec, petit commerçant besogneux , se lançant dans l'achat de quelques parts de la Compagnie des Indes Orientales , il va se trouver mêlé peu à peu aux aventures maritimes et à l'expansion de sa ville.
Les détails sur le commerce de cette époque sont nombreux sans être accablants, les personnages sont crédibles, les principaux comme les secondaires, on voit sous nos yeux une société changer et les pages tourner quasiment seules.
Challenge pavé de l'été 640 pages
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Par lcath le 23 Juillet 2019 à 14:57
Une pendue qu'on retrouve vivante voilà de quoi attiser l'esprit de Voltaire qui s'ennuie fort depuis son retour à Paris. Décidé à prendre la défense des petits et à faire triompher la justice il lance un pari à sa bienfaitrice pour savoir lequel des deux résoudra l'affaire.
Cette enquête, menée tambour battant, ne lésine pas sur les cadavres ni sur les petits plus de l'époque: bourreau, médecine, religion, moeurs... Ce roman nous montre un Voltaire très courtisé, cabot et hypocondriaque. L'humour présent tout au long des pages est appréciable.
Challenge mauvais genre
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Par lcath le 19 Juillet 2019 à 21:39
Enfin des femmes imparfaites, enfin des femmes avec de désirs, enfin des femmes mauvaises ! Tels étaient mes attendus en choisissant ce livre...et bien raté !
Certes, ces femmes ne sont pas bien sous tous rapports, cet engagement là est tenu mais quel dommage d'en faire un récit aussi monotone, tristounet et pour tout dire ennuyeux! Moi, qui me régalais à l'avance de ce qui peut être réjouissant dans le "mauvais", ici tout est fade et insipide.
Je n'ai d'ailleurs pas terminé cette lecture. Grosse déception !
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Par lcath le 18 Juillet 2019 à 14:48
D'un roman sur le Rwanda, je ne m'attendais pas à un texte léger et pourtant, l'auteur nous embrouille autour de son personnage Faustin Nsenghimana qu'il nous présente comme un gamin débrouillard et rigolard une sorte de titi du Rwanda.
Faustin on le découvre après les massacres dont on parle assez peu au départ, gamin des rues, voleur, buveur, trousseur de filles, comme tant d'autres il se débrouille. La vie est plus que rude , il ne reste pas grand chose matériellement ou moralement, la confiance est une donnée rare. Il aurait pu saisir la chance de l'orphelinat, ou celle d'avoir un avocat mais il ne le fera pas, le pouvait-il...
On suit donc ses déboires et ses amitiés fugaces dans une ville où tout se vend. A l'entendre on pourrait presque croire à une vie légère et drôle, pleine d'aventures jusqu'au jour où dans un sursaut d'enfant il va devenir assassin.
Et puis le ton change peu à peu, l'oppression des massacres monte pour terminer dans un dernier chapitre où l'on comprend pourquoi Faustin, petit garçon de dix ans est devenu cet ado, revenu de tout et plus usé et abimé qu'un vieillard à l'aube de sa mort.
Ce roman ne verse pas dans le larmoyant ou le sanguinaire pour autant il sonne juste et touche sa cible.
Challenge globe trotteurs : Rwanda
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Par lcath le 18 Juillet 2019 à 09:14
Je m'attendais à un roman policier dans le grand nord du Canada...pas du tout !
On est bien dans le grand nord, là où il fait "frette", on y suit un médecin qui doit passer régulièrement dans le village de Grand Soleil pour fournir des soins aux habitants. C'est dans ce village que le médecin va faire deux découvertes, un livre ancien très rare et un homme étrange. Le livre s'avérera être une bible ayant parcouru un long voyage à travers le temps et l'espace pour arriver à Grand Soleil et l'homme, un néandertalien.
A partir de là, notre société avide de spectacle et de spectaculaire se met en branle et notre médecin nous livre ses réflexions philisophico-sociétales qui font souvent mouche !
C'est drôle, caustique, ça gratouille un peu et mine de rien on en arrive à se poser quelques questions sur ce qui fait l'humanité. Ca reste un livre léger, au rythme rapide qui offre une lecture pas inoubliable mais loin d'être inintéressante.
Challenge globe-trotteurs : Canada
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Par lcath le 17 Juillet 2019 à 08:41
Je ne suis pas certaine qu'on puisse bien l'apprécier avant quarante ans; mais, pour moi qui ai beaucoup plus, c'est un roman qui a fait mouche.
C'est une lecture émouvante, sensible, intelligente, au ton juste sur la vieillesse, les souvenirs, les nôtres et ceux de l'histoire, l'amour, le sens ou le non-sens de la vie , ce que nous choisissons, ce que nous croyons choisir ...
Les deux personnages principaux sont ciselés comme des diamants, leurs différentes facettes se dévoilant au fur et à mesure d'un récit à la construction parfaitement maitrisée. De l'Afrique du Nord à l'Espagne en passant par l'Angleterre et la Suède, on suit nos deux héros qui tentent de guérir leurs cicatrices qui n'en finissent pas de suinter et de donner sens et vie à leurs derniers jours.
Avec une construction réussie des changements de narrateurs et de périodes, avec une très belle écriture sans excès de pathos mais qui laisse la part belle aux émotions ce roman est un bijou!
Challenge globe trotteurs : Espagne
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Par lcath le 16 Juillet 2019 à 08:53
Une histoire de famille sur trois générations, qui s'appuie surtout sur les personnages féminins et qui nous parle de l'Australie, de l'Outback particulièrement ainsi que de la seconde guerre mondiale qui a aussi touché ce pays.
Histoires d'amour, histoire d'un pays, vie dans un ranch où la sècheresse sévit, l'ensemble se lit assez bien, mais dans ce genre ce n'est pas le meilleur roman que j'ai lu. Le récit fait, en grande partie, sous forme de "confession" créé un faux suspens qui m'a lassée, comme répéter jusqu'à plus soif, que les femmes de l'Outback sont des femmes fortes....Elles ont ,comme bien des femmes en temps de guerre, géré et fait ce qui devait être fait. Il y avait pourtant assez de péripéties, plausibles, pour en faire un de ces livres que l'on ne lâche pas.
Une remarque aussi sur le sort des Aborigènes, qui semblent bien traités et respectés dans le roman, comme si tout allait bien, ce qui va quand même à l'encontre de l'histoire de ce peuple, un peu plus de réalisme n'aurait pas nuit au récit.
Un peu déçue par ce roman que je voyais comme une bonne lecture d'été mais qui se révèle un peu "gnan-gnan" et creux.
Challenge globe trotteurs : Australie
Challenge globe trotteurs : Australie
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