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Presque 600 pages qui nous emporte pour un long voyage dans le temps, XIe siècle, dans l'espace, l'Iran et dans l' infini des chemins tortueux de l'esprit humain...
C'est en suivant un jeune homme petit fils du martyr Tahir que nous entrons dans la citadelle d'Alamut. Il va être accueilli et formé à devenir fedayin. Un esprit sain dans un corps sain, on lui apprend tout autant le Coran, la poésie, la géographie que l'art de combattre et de maîtriser son corps. La discipline est stricte, les journées remplies et c'est au milieu d'autres jeunes gens comme lui qu'il découvre la puissance du maître des lieux Hassan Ibn Sabbâh , défenseur de l'Ismaëlisme. L'Ismaëlisme est un courant de l'Islam, qui, entre autres différences, reconnait un autre ordre entre les successions des imams. Hassan Ibn Sabbâh a décidé de conquérir le monde musulman du haut de sa citadelle. Pour ce projet , il est prêt à tout et, a besoin d'hommes à sa main qui répandent la terreur, non seulement en tuant mais en inspirant une crainte divine au commun des mortels. Ce sont les fameux Assassins, secte d' hommes, irréductibles, fanatiques et drogués. Le roman se propose de nous montrer comment un homme extrêmement intelligent, avide de pouvoir, peut manipuler les humains en s'appuyant sur leurs faiblesses.
Bien d'autres, ont su utiliser les ficelles de la manipulation après lui et sans doute avant, il n'en reste pas moins que cette secte est une belle démonstration de ce que peut donner le mélange, politique, religion, intelligence, pouvoir et un ego démesuré. Le plus étrange n'étant pas ce qu'un homme peut faire mais que d'autres le suivent en en redemandant et le temps qui passe n'y a pas changé grand chose.
C'est donc une lecture passionnante, que j'ai lu sans difficulté malgré mon ignorance du monde arabe et même si il y a peut-être quelques longueurs j'ai volontiers suivi l'initiation de ses jeunes fedayins et l'esprit cynique de leur chef dont la devise est "Rien n'existe. Tout est permis" .....
Challenge autour du monde: Slovénie
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Un challenge simple et sans date limite, lire un roman de tous les pays .
Une idée séduisante pour aller piocher du côté d'auteurs vers lesquels je ne vais jamais et découvrir d'autres ambiances .
On peut valider des lectures faites avant l'inscription .
Pour ma part j'ai pu valider :
Algérie Le dingue au bistouri Yasmina Khadra ici
Allemagne L'art d'écouter les battements du coeur Jan-Philipp Sendker ici
Australie Le théorème du homard Graeme Simsion ici
Autriche 24 heures de la vie d'une femme Stefan Sweig ici
Belgique Du côté d'Ostende Jacqueline Harpman ici
Canada Une belle mort Gil Courtemanche iciCorée Ma mémoire assassine Youg-ha Kim ici
Cuba Les quatre fugues de Manuel Jesus Diaz ici
Danemark Le jour avant le lendemain Jorn Riel ici
Espagne Confiteor Jaume Cabre ici
Gabon La bouche qui mange ne pelure pas Janis Otsiemi ici
Grèce Le banquet Platon ici
Finlande Un inconnu vint à la ferme Mika Waltari ici
Inde Témoin de la nuit Kishwar Desai ici
Iran Le voile de Téhéran Parinoush Saniée ici
Irlande A l'irlandaise Joseph O' Connor iciIslande Etranges rivages Arnaldur Indridason ici
Italie L'écorchée Donato Carrisi ici
Japon L'île de Tôkyô Natsuo Kirino ici
Norvège Victoria Knut Hamsun iciPalestine Le bleu entre le ciel et la mer Susan Abulhawa ici
Pays -Bas L'anneau de la clé Hella Serafia Hasse ici
République Tchèque une nuit rien qu'une seule Simona Ahrnstedt ici
Russie L'étrangère aux yeux bleus Youri Rythkéou iciSlovénie Alamut Vladimir Bartol ici
Suède Long John Silver Björn Larsson iciSuisse Léon et Louise Alex Capus ici
USA Nos âmes la nuit Kent Haruf ici
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Manuel est Cubain et physicien en URSS. C'est un excellent physicien et il est tout prêt de réussir à être reconnu quand l'administration cubaine lui met des bâtons dans les roues. En fait, ils veulent" juste" le renvoyer à Cuba,ce qui signifie pour Manuel l'arrêt de la physique, et ça il n'en est pas question. Il lui faut donc quitter l'URSS et rejoindre ....l'Ouest., le suppôt de Satan , l'Ouest dévoué au capitalisme! Le mur de Berlin n'est pas encore tombé, les deux blocs s'opposent et pour Manuel qui a vécu uniquement sous des régimes communistes l'Ouest c'est la trahison...
Mais quitter l'URSS et être accueilli dans un autre pays relève du parcours du combattant. Les voyages de Manuel sont peu glorieux, tristes, sales,épuisants, n'ayant nulle part sa place il est pourtant contraint de partir et repartir.
Il y a des éléments intéressants dans ce livre, le contexte politique, on oublierait presque ce que fût la guerre froide et le rejet du migrant dont personne ne veut.
Néanmoins il m' a été difficile de lire ce texte, est- ce le thème, est-ce l'écriture, est-ce moi... je ne suis pas vraiment rentrée dans l'histoire et je suis restée à distance de Manuel.
Babelio multi défis 19. Un livre traitant de l'immigration
Challenge autour du monde Cuba
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Pour moi, Angélique marquise des anges, c'était un film, vu quand j'avais 14/15 ans et c'était surtout Joffrey de Peyrac ( Robert Hossein), balafré à la voix grave qui pinçait mon coeur d'ado et je trouvais que cette Angélique était capricieuse, boudeuse, stupide et pour tout dire ne le méritait pas !
Le mieux était de lire du côté du texte pour savoir de quoi il retournait .
Et c'est une bonne surprise que cette lecture. Angélique n'est pas sotte et n'a pas baigné toute sa vie dans la richesse. Sa jeunesse à la campagne, dans un milieu de petite noblesse pauvre, lui a permis de grandir suffisamment libre pour développer un esprit vif que les soeurs auront du mal à mettre au pas. Son mariage avec Joffrey de Peyrac, tient plus de l'arrangement que de l'amour. Pourtant, elle découvrira peu à peu, que cet homme si laid, possède une beauté intérieure qui la touchera. Homme à la voix d'or, poète, grand charmeur, Joffrey est aussi un scientifique passionné qui va heurter l'église par ses raisonnements. La cour, lui sera fatale, sa richesse heurte le roi , rien ne retiendra le complot ourdi contre lui....
Ce roman d'aventures s'inscrit dans un contexte historique encore mouvementé, les guerres de religions ne sont pas loin et ont laissé des traces, Louis XIV n'est pas encore le roi tout puissant que l'on connaît. Les luttes pour le pouvoir, teintées de jalousies donnent la part belle aux complots en tout genre. Le personnage de Joffrey de Peyrac est un peu hors norme mais crédible, quant à Angélique c'est une belle figure de femme que l'on sent prête à prendre son destin en main et non pas une écervelée capricieuse.
Ne me reste plus qu'à voir( la nouvelle version) ou revoir les films.
Archipel 686 p.
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Le jeune Edward est un enfant peu heureux, malmené par un père plus occupé à gérer son argent qu'à aimer ses proches. Elevé à la dure par son père, l'école et l'autorité violente de ses maîtres achèvent la formation morale du jeune qui va se réfugier dans la violence et l'irrespect des adultes. Sans foi ni loi, Edward finit par être dégagé sur un navire par son père. De navire en navire le jeune mousse se forge un caractère bien trempé. Lors d'une escale il fait la connaissance de De Ruyter qui lui offre un nouveau départ, la liberté en étant corsaire des français.
A partir de là, le récit s'engage sur une multitudes d'aventures, bagarres, saouleries, blessés, morts et même amour, qu'Edward va traverser dans les mers chaudes, entre l'Asie et l'Afrique. Un voyage géographique et historique qui nous entraine dans le sillage de ces audacieux marins.
Le récit est animé de péripéties et des contrées traversées mais ce n'est pas mon meilleur livre de pirates. Peut-être est ce dû à l'écriture un peu datée mais on est loin de Long John Silver. Pas de jambe de bois, pas de perroquet, c'est peut-être ce qui manque à ce roman ...
babelio multi défis 50. Un livre pioché dans mes "Livres à lire" par un autre challenger
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Le royaume de France n'est pas encore construit et Clotaire, fils de Clovis a fort à faire pour maintenir son pouvoir sur ses terres. Dans ce début du moyen-âge, la vie est violente, on prend, on tue, on brûle, on viole pour autant la poésie est appréciée, le christianisme commence à s'étendre... C'est dans ce contexte qu' Ubald, bâtard de Clotaire est élevé, sans avoir connaissance de ses origines, comme combattant. Il devient un excellent capitaine, ses hommes le respectent et les puissants ont besoin de sa lame . Il rencontre une jeune fille Adélaïde qu'il sauve de la noyade. N'étant pas du même milieu social, ils ne peuvent en aucun cas penser à se revoir.... sauf que les guerres, la politique, vont chambouler la vie de l'un et de l'autre et leurs routes vont se recroiser dans des circonstances autres...
Une bonne petite romance historique, lecture parfaite pour un Paris-Marseille en TGV, qu'apprécieront les amatrices.
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Un bon polar avec tous les ingrédients nécessaires, un meurtrier psychopathe, sadique à souhait et intelligent, un inspecteur beau gosse mais avec une grosse blessure, des tensions parmi les flics, rivalités, jalousies, l'Ecosse en décor et un soupçon d' histoire d'amour . L'auteur nous tient en haleine tout au long du récit tant par l'enquête complexe que par les tensions dans l'équipe de Callanach, tout autant que par le profil de Callanach.
Ah! Callanach ! Un très beau personnage de flic, bourru sans plus, solitaire comme il se doit, enquêteur fin qui pour autant n'a pas la science infuse, il se retrouve en Ecosse après Interpol, choix qui s'est imposé à lui après quelques déboires en France. A peine arrivé, le voilà en charge d'une enquête lourde avec le meurtre d'une femme enlevée quelques jours auparavant. Une autre femme est enlevée et la pression monte dans l'équipe de l'inspecteur.Une partie de l'équipe n'est pas ravie de l'arrivée de Callanach et l'ambiance est pour le moins tendue. Parallèlement, sa coéquipière Turner , se colle elle, à une enquête sur des nouveaux-nés déposés dans la rue et retrouvés morts...
J'ai bien envie de retrouver le tandem Callanach/ Turner dans une prochaine enquête .
Merci aux éditions Marabout et à Babelio pour ce livre qui est un très bon choix.
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Saga catalane sur fond médiéval, la cathédrale de la mer est l'occasion de découvrir le visage de Barcelone en plein moyen-âge.
Bernat Estanyol , serf, quitte sa ferme et fuit un seigneur tyrannique et violent pour aller à Barcelone avec son fils Arnau, sauver sa peau et celle de son fils et obtenir l'affranchissement que peut offrir la ville. C'est surtout la vie d'Arnau que nous allons suivre. Ses premiers pas dans la ville lui apporte un frère d'adoption Joan et la découverte de la Santa Maria Del Mar la cathédrale des ouvriers. Ce lieu sera celui du refuge pour Arnau, tout au long de sa vie tumultueuse.
Barcelone est une ville foisonnante, qui oscille entre richesse et misère suivant les aléas de l'histoire, entre guerres et peste. Ville portuaire sans port, le commerce est une part importante de sa richesse , échanges commerciaux qui nécessitent des "banquiers" et comme officiellement les Chrétiens ne peuvent faire de bénéfices sur l'argent, ce rôle est laissé aux Juifs. Ville de la Méditerranée, et donc tournée vers l'Afrique et l'Empire Bysantin , elle accueille aussi nombre d'esclaves, musulmans parfois , esclaves dont elle fait un large commerce. Si l'islam n'a pas le droit de cité, il ne fait pas bon être juif non plus en ces temps d'inquisition. Affrontements religieux, affrontements sociaux plus discrets, mais tout aussi nuisibles entre les nobles et la bourgeoisie montante, rois belliqueux et inconstants, il faut savoir naviguer à vue dans cet environnement hérissé d'écueils. Quant aux femmes, elles n'ont pas voix au chapitre et ne sont, au mieux, que des objets dont le mariage se négocie en termes marchands .
C'est une belle fresque, enrichissante sur le moyen-âge, suffisamment haletante pour que les 600 pages ne soient pas un problème, avec des personnages auxquels on s'attache, bref un bon gros livre qui se lit avec plaisir. Arnau Estanyol n'est pas Tom le bâtisseur mais on retrouve, époque oblige, des "petits airs de", qui font de ces deux personnages, des cousins éloignés.
Babelio multi-défis 36. Un roman qui se passe dans une ville (hors New-York, Londres et Paris)
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Une petite tranche de l'histoire, ancienne et complexe, de la Sicile , cette île de la Méditerranée enviée, conquise ou indépendante au gré des conquêtes, a bénéficié de multiples influences. Ici le roman se situe dans les années 1860, la fin d'une époque pour la Sicile qui va être rattachée à l'Italie naissante.
Le Prince Fabrizio Salina règne encore en son domaine au début du récit. Représentant de sa classe, il est tout imprégné des convenances et des règles que sa classe se doit d'utiliser, ce qui ne l'empêche pas d'être colérique ou de tromper sa femme. Ses enfants sont à l'image de ce milieu, tout en retenue, en maitrise des émotions, fades, enfants chez qui le Prince a bien du mal à se reconnaître, enfants trop dociles qui laissent toute la place au neveu chéri et turbulent Tancredi. Tancredi qui séduit, ne respecte que moyennement les règles et va soutenir Garibaldi. Tancredi qui apportera de l'argent et du sang neuf à la famille en épousant une roturière rompant ainsi avec la tradition.
Car les temps changent, et le Prince, qui n'est pas un sot, s'en rend compte sans pouvoir ni vouloir réagir. Il assiste à la disparition de son monde avec une nonchalance et une résignation toute en élégance et en désespoir silencieux.
C'est un très beau texte, servi par une écriture riche et fine qui nous décrit des personnages grandioses tel le Prince et Tancredi mais aussi un décor magnifique et dur , la Sicile n'est pas une île de douceur,et nous raconte la mort de la noblesse sicilienne.
Me reste à voir le film.
Babelio multi-défis 45. Un livre posthume
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Cela faisait un bon moment que j'avais envie de mieux connaître les légendes de Scandinavie. Ce livre correspond exactement à ce que j'attendais. Après un rappel rapide de la généalogie des dieux du nord, on découvre un ensemble de textes-contes qui mettent en scène les principaux protagonistes des légendes vikings. Les dieux ont certes des qualités mais bien des défauts aussi, ce qui n'est pas sans donner du charme à certaines légendes, surtout si on y ajoute une pointe d'humour souvent présente.
Les dieux du nord auraient pu banqueter avec ceux de l'Olympe , aucun doute qu'ils se seraient compris. Le mystère, pour moi c'est comment sommes-nous passés de ces dieux imparfaits et jouisseurs à des religions monothéiques tellement austères ....
Babelio multi-défis 41. Un recueil de contes, de mythes ou de légendes
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