• Terres de sang Dido Sotiriou

    Il fut un temps où Grecs et Turcs vivaient ensemble dans l'Anatolie, région agricole riche. Musulmans et  Orthodoxes et d'autres, se côtoyaient, se parlaient, travaillaient ensemble, seuls les mariages mixtes étaient désapprouvés. Le monde paysan vivait du raisin, des figues, Smyrne était un port florissant. La vie rurale n'était pas exempte de rudesse et de labeur, les paysans vivaient simplement et étaient heureux de leur vie.
    Mais, car il y a un mais, les enjeux politiques, qui dépassèrent de beaucoup l'empire ottoman, amenèrent la guerre entre les deux peuples, hier amis, aujourd'hui ennemis, et son lot d'atrocités toujours répétées.

    C'est au travers du récit de Manolis, jeune paysan grec, que l'on suit ces années de bonheur simple puis ces longues années de guerre. Dans ce récit, l'arrivée de Drossakis, sorte d'étudiant politisé va apporter un point de vue moins naïf sur ce qui se joue et ouvrir les yeux à Manolis.

    Un très beau récit qui malgré la lourdeur du sujet garde une fraicheur et une naïveté grâce à Manolis qui en est le narrateur.

    Une auteure  et un roman à découvrir.  smilesmilesmile

    Challenge globe trotteurs : Grèce 

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  • Terres de sang

    L'auteur choisit de partir de le fin de la première guerre mondiale  pour scruter comment le régime soviétique avec Staline et le nazisme avec Hitler  se sont mis en place chacun de leur côté, sur quelles valeurs et quelles expériences.

    Il passe ensuite à la seconde guerre mondiale à proprement parler en se limitant "aux terres de sang" à savoir, pour tout ou partie de leur territoire, l'Ukraine, la Pologne, les pays Baltes et la Biélorussie. 

    Les habitants ont pu passer de domination soviétique à domination allemande pour repasser pour certains sous domination soviétique, autant dire une situation catastrophique. Toujours traitres à l'un ou l'autre et souvent aux deux, la population a payé très cher cette situation impossible à tenir, expérimentant à hautes doses les tortures, massacres et autres monstruosités des deux envahisseurs.

    Les chiffres donnés donnent le tournis, on se demande comment il peut encore exister des Polonais par exemple, d'ailleurs on se le demande encore plus quand après guerre les populations sont expédiées ici ou ailleurs niant culture et appartenance .

    Commencé en "fanfare ", si j'ose dire, par le régime soviétique, famine organisée, grande terreur, déportation de population vers les camps du Goulag, condamnations à la peine de mort et autres, le massacre des populations a continué avec les Allemands qui ont joué la famine eux aussi, les tueries à grande échelle, le nettoyage par le feu etc...

    Au milieu de cette horreur, certains ont payé plus que d'autres, les Polonais par exemple et bien sûr, les Juifs ! Ni sous le régime soviétique ni sous le nazisme ,pas plus que par une bonne partie des populations,  ils n'étaient bien vu et leur disparition n'était pas vraiment un problème, d'autant plus qu'une bonne propagande de chaque côté les rendait responsables de tous les maux.

    Que dire de plus, si ce n'est que l'on découvre ce qui s'est passé à l'Est et que c'est une abomination qui s'avère encore plus meurtrière que ce qu'il y a eu à l'Ouest. 

    Tout au long de ce pavé, l'auteur nous amène à voir comment ont évolué les politiques et les théories sous-jacentes en fonction de ce qui se passait sur le terrain, des victoires et défaites .

    Deuxième livre sur le sujet que je lis et je reste sidérée par la violence, le sadisme, les manipulations qui ont été mis en oeuvre avec constance tout au long de cette période. Il m'est difficile d'imaginer la situation de ces personnes qui ne pouvaient que subir, l'un , l'autre, de toute façon ils étaient toujours du mauvais côté. Quand le cannibalisme devient ordinaire, quand Oradour est multiplié par cent ,par mille, quand on détruit une ville,Varsovie, méthodiquement,  je me questionne sur les survivants et la force de vie qu'il leur a fallu pour continuer.  

    D'autres questions, sont là, auxquelles je n'ai pas de réponses mais j'apprécie encore plus la saveur de la paix dans laquelle j'ai la chance de vivre.

    un pod-cast ici sur ce livre  

    smilesmilesmilesmile

     

    Terres de sang   Timothy Snyder  Pavé de l'été ici 

     

     

     

     

     

     

     

     

     

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  • Le portrait de Dorian Gray

    "Miroir, miroir dit moi qui est la plus belle en ce royaume"... et bien le plus beau c'est Dorian Gray jeune homme beau mais vide.

    Deux amis, chacun installé sur une épaule,l'un le petit ange qui veut voir le bon en lui, l'autre le diable qui le pousse à une jouissance sans entrave.

     

    Un éternel pacte pour sauver sa jeunesse et transférer sa vieillesse et sa laideur sur le portrait, ça fonctionne sauf que le beau Dorian ne veut absolument pas se voir en ce miroir...

    Une très belle écriture.

    Je n'ai absolument pas été convaincue par ce roman, le vide abyssal de ce jeune homme riche et oisif me laisse de marbre. C'est très bien écrit mais que cette lecture me fut couteuse .smile

    Challenge mauvais genre : fantastique

     

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  • Minuit dans le jardin du manoir   Jean-Christophe Portes

     

    C'est du roman de gare, il y a de grosses ficelles et une chute improbable, des rebondissements genre James Bond mais avec le budget d'un film amateur ...au final c'est drôle, un peu loufoque  ça se lit en deux temps deux mouvements, c'est loin d'être inoubliable mais j'ai passé un bon moment.

    Challenge mauvais genre : policier 

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  • Terre Ceinte Mohamed Mbougar Sarr

    Dans une région d'Afrique, la Fraternité, groupe islamiste armé, a pris possession de la ville de Kalep. Depuis cinq ans qu'ils sont installés, la ville s'est métamorphosée, la peur régit les gestes de chacun. Un groupe d'hommes et de femmes, essaient de donner corps à une révolte au travers d'un journal clandestin. Ils espèrent ainsi réveiller les consciences des habitants de la ville et offrir une résistance à la Fraternité.

     Le portrait sensible des hommes et femmes qui l'habitent, sans caricature, sans solution simple, la justesse des réflexions, sa construction réussie qui malgré la lourdeur de la situation décrite, emporte le lecteur , servi par une belle écriture, font de ce roman une de ces lectures qui ricoche encore longtemps après avoir fermé le livre.

    smilesmilesmile 

    challenge globe trotteurs : Sénégal

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  • Né un mardi Elnathan John 

    Dantala, jeune garçon qui traine dans les rues, dopé à la wee-wee, va passer de la fin de l'enfance au jeune adulte au Nigéria. La politique, la religion, l'intolérance, le sectarisme, la corruption, la violence, la pauvreté, l'ignorance , les épidémies, rien ne semble épargner le pays et ses habitants . Dantala s'initiera à l'Islam auprès d'un maître tolérant qui le poussera à développer ses connaissances. Pris dans le déchainement de violences du pays, Dantala n'échappera pas aux monstruosités que l'homme sait si bien inventer, quelque soit le drapeau défendu. La naïveté de son regard  sur les façons de faire des hommes autour de lui apporte une fraicheur qui ne nuit pas à la tension palpable tout au long du récit. 

    Un beau roman.smilesmile

     

    Challenge globe trotteurs : Nigéria 

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  • Les enfants de Staline Masha Cerovic

     

    La seconde guerre mondiale du côté de l'Est, je dois avouer que jamais je ne m'étais vraiment questionnée sur le sujet. Au travers de différents livres, romans, j'ai bien perçu que c'était un peu compliqué, mais qu'est ce qui n'était pas compliqué en pleine période stalinienne...

    Et puis ce livre est apparu à la suite de l'écoute d'une émission, noté, trouvé à la bibliothèque et lu.

    L'auteure s 'est particulièrement documentée sur les partisans.

    Premier choc, vu ma grande inculture sur le sujet, c'est l'effondrement de l'Armée Rouge en 1941 ,que même les Allemands n'avaient pas prévu. Cette défaite cuisante a laissé des hommes en zone occupée qui n'avaient que des choix difficiles, collaborer, être prisonnier et mourir rapidement, passer à la clandestinité, ou tenter de rejoindre l'armée. Une partie a choisi la clandestinité ce sont les partisans. Pour faire simple je vais dire qu'ils ont eu une vie de chien dans des forêts marécageuses en été et gelées en hiver. Tout relève de l'impossible, se nourrir, se soigner, s'organiser sans moyen et pourtant ils vont y arriver quasi seuls, l'armée étant totalement incapable de les appuyer les premières années. 

    Deuxième surprise,ces hommes sont des locaux, ils connaissent les villages environnants et leurs habitants et ne sont pas de farouches défenseurs de l'Union Soviétique, paysans la collectivisation ne les a pas réjouis. Livrés à eux mêmes, ils vont bricoler un prêt à penser qui les maintient dans la république soviétique tout en prenant largement leurs distances avec la doctrine. Ils feront à leur façon sans toujours tenir compte des ordres de Moscou.

    Troisième point, peu surprenant, ces hommes ne sont pas que des héros, encore moins des anges, la violence, l'alcool, la vengeance sont leurs points de repères, ce qu'on appelle une fraternité "virile" en quelque sorte... et les femmes comme toujours, sont au service de ces combattants et objets sexuels à leur disposition.

    En face, l'ennemi se retrouve avec une zone à contrôler qu'il n'avait pas anticipée, des "bandits" qu'ils n'arrivent pas à maitriser et une idéologie qui est la même qu'à l'Ouest éliminer, détruire, utiliser les populations vaincues.

    Le tout donne un carnage, des villages brulés par centaines, des populations massacrées, des milliers de morts ...

    Le livre est passionnant, très documenté tout en restant lisible et croise différentes données pour établir un tableau détaillé non seulement de ce qui s'est passé mais aussi des mentalités et des enjeux. smilesmilesmile

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  • Les dames du faubourg  Jean Diwo

     

    Le quartier du faubourg Saint Antoine est aujourd'hui encore le quartier des meubles, c'est la longue histoire de ce quartier, de ses ouvriers et de l'abbaye qui s'y trouvait que nous raconte ce roman.

    Sous la protection de l'abbaye et de son abbesse, les ouvriers du bois de Saint Antoine ont pu obtenir les droits d'ouvriers libres, leur permettant de travailler et innover en dépit des jurandes, sorte d'autorité qui régissait les différents corps de métiers.

    On découvre Saint Antoine avec l'arrivée de Jean Cottion, ouvrier du bois ayant terminé son tour de France. Croisant les abbesses, les ébénistes, les rois ,c'est une longue période qui part de LouisXI pour se terminer à la révolution qui nous est racontée.

    Si, indéniablement, j'y ai appris énormément sur ce quartier que je connais un peu et sur l'évolution des meubles à laquelle je n'avais jamais pensée, la redondance des situations de générations en générations est un peu lassante. Tout est un peu trop huilé, les amours toujours heureuses, les bons ouvriers de la famille succédant aux excellents, pas de conflits entre ouvriers du bois, pas de femme jetée en pâture malgré quelques incartades . C'est sans doute inhérent au genre, que j'apprécie en général, mais là, soit que je me sois lassée de ce genre, soit que les répétitions soient trop voyantes, je suis moyennement réjouie de ma lecture.  smilesmile

    Challenge pavé de l'été 669 pages   ici

    Les dames du faubourg  Jean Diwo

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  • La compagnie des Tripolitaines

     

    Encore enfant, le narrateur passe son temps dans le monde des femmes. Confident de confidences qu'il ne comprend qu' à moitié, témoin des violences faites aux femmes, se lovant dans leurs parfums et dans leurs bras, Hadachinou est le témoin privilégié de la vie secrète des femmes. Elles se livrent sans fard et partagent leurs joies, rares, et leurs misères qui est bien plus leur lot quotidien...

    Une jolie fenêtre ouverte sur l'intimité de femmes. smilesmile

    Challenge globe trotteurs : Libye 

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  • Abraham Le Poivrot  Angel Wagenstein

    J'ai trouvé dans ce roman, le portrait d'une Bulgarie que je n'imaginais pas ! Un pays aux habitants  bigarrés, chaleureux, tolérants, pauvres, de toutes nationalités, qui savaient cohabiter comme on n'ose plus le rêver aujourd'hui.

    Imaginez des juifs côtoyant des musulmans et des chrétiens et des tziganes, chaque groupe parlant aux autres partageant les fêtes et les peines.Peu de richesses dans ce quartier de Plodiv, si ce n'est des bars, des bars que fréquente assidument Abraham, mais pas seulement lui. Les religions étaient plus humaines et moins rigoristes, pope, imam et rabin pouvaient trinquer ensemble et succomber aux charmes de la belle Turque...

    Abraham le poivrot est le pilier de ce monde, hâbleur, buveur, jouisseur mais avec une telle élégance qu'on ne peut que l'aimer. Un personnage magnifique cet Abraham, qui explique,avec une profusion d'images la vie à son petit fils.

    Et puis les drames viendront, les tziganes en premier évidemment, puis la dictature, fut-elle celle du peuple, puis les Turcs puis les juifs et quand Berto, le petit fils d'Abraham revient. Il ne reste pas grand chose dans la ville mais tout est dans les souvenirs de Berto et quelques photos.

    Une lecture enjouée, vive, qui m'a séduite du début à la fin, un régal ! 

    smilesmilesmilesmile 

    Challenge globe trotteurs : Bulgarie 

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