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Le feu des origines Emmanuel Dongala
De la naissance de Mandala Mankunku dans la forêt, à sa mort dans cette même forêt, le roman nous invite à découvrir la vie d'un homme et tout autant celle de son pays, le Congo.
L'enfance de Mandala se déroule dans une Afrique ancienne, où le culte des ancêtres et le respect des traditions prennent toute la place, positionnant chaque individu à une place définie dont il ne peut quasiment pas bouger. Mandala va chercher, lui, à faire vaciller ces lignes, frontières invisibles qui cloisonnent le clan. Il va remettre en cause certains principes et surtout chercher à comprendre le pourquoi ... Autant dire que ces relations avec ceux du village ne sont pas lisses.
Et puis les Blancs vont arriver, violences, massacres, viols, exploitation des hommes noirs, rien ne sera épargné aux habitants du pays. Mandala va suivre le mouvement, s'impliquer dans ce changement pour comprendre d'où vient le pouvoir de l'homme blanc.
La guerre emportera les dernières illusions des Congolais. La paix leur ramène peu d'hommes, en mauvais état et qui racontent l'envers du pays des Blancs. Le temps de l'indépendance est venue même si les Blancs ne le savent pas encore.
Tout au long de cette colonisation et décolonisation, Mandala cherche à comprendre et à trouver sa place et à réunir ce qu'il sait "d'avant" à ce qu'il sait de "maintenant" , il veut trouver un sens, une dimension qui explique le monde . La quête de Mandala, parallèle à l'histoire du pays est profondément touchante et juste. C'est un bien beau personnage que Mandala Mankunku!
Le roman quant à lui, est à mon avis une pure réussite. Sans affadir les monstruosités de la colonisation, un questionnement est posé sur la place et les choix faits ou non par les Congolais, les sortant du rôle passif de victime. Le charme de l'Afrique est dans la langue utilisée, dans la magie qui affleure, dans le lien aux éléments naturels.
Un très très beau roman !
Challenge globe trotteurs : Congo
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Commentaires
Beaucoup aimé le seul roman que j'aie lu de l'auteur ("La sonate à Bridgetower") et celui-ci me plairait aussi, je pense !