• Les enfants de Staline Masha Cerovic

     

    La seconde guerre mondiale du côté de l'Est, je dois avouer que jamais je ne m'étais vraiment questionnée sur le sujet. Au travers de différents livres, romans, j'ai bien perçu que c'était un peu compliqué, mais qu'est ce qui n'était pas compliqué en pleine période stalinienne...

    Et puis ce livre est apparu à la suite de l'écoute d'une émission, noté, trouvé à la bibliothèque et lu.

    L'auteure s 'est particulièrement documentée sur les partisans.

    Premier choc, vu ma grande inculture sur le sujet, c'est l'effondrement de l'Armée Rouge en 1941 ,que même les Allemands n'avaient pas prévu. Cette défaite cuisante a laissé des hommes en zone occupée qui n'avaient que des choix difficiles, collaborer, être prisonnier et mourir rapidement, passer à la clandestinité, ou tenter de rejoindre l'armée. Une partie a choisi la clandestinité ce sont les partisans. Pour faire simple je vais dire qu'ils ont eu une vie de chien dans des forêts marécageuses en été et gelées en hiver. Tout relève de l'impossible, se nourrir, se soigner, s'organiser sans moyen et pourtant ils vont y arriver quasi seuls, l'armée étant totalement incapable de les appuyer les premières années. 

    Deuxième surprise,ces hommes sont des locaux, ils connaissent les villages environnants et leurs habitants et ne sont pas de farouches défenseurs de l'Union Soviétique, paysans la collectivisation ne les a pas réjouis. Livrés à eux mêmes, ils vont bricoler un prêt à penser qui les maintient dans la république soviétique tout en prenant largement leurs distances avec la doctrine. Ils feront à leur façon sans toujours tenir compte des ordres de Moscou.

    Troisième point, peu surprenant, ces hommes ne sont pas que des héros, encore moins des anges, la violence, l'alcool, la vengeance sont leurs points de repères, ce qu'on appelle une fraternité "virile" en quelque sorte... et les femmes comme toujours, sont au service de ces combattants et objets sexuels à leur disposition.

    En face, l'ennemi se retrouve avec une zone à contrôler qu'il n'avait pas anticipée, des "bandits" qu'ils n'arrivent pas à maitriser et une idéologie qui est la même qu'à l'Ouest éliminer, détruire, utiliser les populations vaincues.

    Le tout donne un carnage, des villages brulés par centaines, des populations massacrées, des milliers de morts ...

    Le livre est passionnant, très documenté tout en restant lisible et croise différentes données pour établir un tableau détaillé non seulement de ce qui s'est passé mais aussi des mentalités et des enjeux. smilesmilesmile

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  • Les dames du faubourg  Jean Diwo

     

    Le quartier du faubourg Saint Antoine est aujourd'hui encore le quartier des meubles, c'est la longue histoire de ce quartier, de ses ouvriers et de l'abbaye qui s'y trouvait que nous raconte ce roman.

    Sous la protection de l'abbaye et de son abbesse, les ouvriers du bois de Saint Antoine ont pu obtenir les droits d'ouvriers libres, leur permettant de travailler et innover en dépit des jurandes, sorte d'autorité qui régissait les différents corps de métiers.

    On découvre Saint Antoine avec l'arrivée de Jean Cottion, ouvrier du bois ayant terminé son tour de France. Croisant les abbesses, les ébénistes, les rois ,c'est une longue période qui part de LouisXI pour se terminer à la révolution qui nous est racontée.

    Si, indéniablement, j'y ai appris énormément sur ce quartier que je connais un peu et sur l'évolution des meubles à laquelle je n'avais jamais pensée, la redondance des situations de générations en générations est un peu lassante. Tout est un peu trop huilé, les amours toujours heureuses, les bons ouvriers de la famille succédant aux excellents, pas de conflits entre ouvriers du bois, pas de femme jetée en pâture malgré quelques incartades . C'est sans doute inhérent au genre, que j'apprécie en général, mais là, soit que je me sois lassée de ce genre, soit que les répétitions soient trop voyantes, je suis moyennement réjouie de ma lecture.  smilesmile

    Challenge pavé de l'été 669 pages   ici

    Les dames du faubourg  Jean Diwo

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  • La compagnie des Tripolitaines

     

    Encore enfant, le narrateur passe son temps dans le monde des femmes. Confident de confidences qu'il ne comprend qu' à moitié, témoin des violences faites aux femmes, se lovant dans leurs parfums et dans leurs bras, Hadachinou est le témoin privilégié de la vie secrète des femmes. Elles se livrent sans fard et partagent leurs joies, rares, et leurs misères qui est bien plus leur lot quotidien...

    Une jolie fenêtre ouverte sur l'intimité de femmes. smilesmile

    Challenge globe trotteurs : Libye 

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  • Abraham Le Poivrot  Angel Wagenstein

    J'ai trouvé dans ce roman, le portrait d'une Bulgarie que je n'imaginais pas ! Un pays aux habitants  bigarrés, chaleureux, tolérants, pauvres, de toutes nationalités, qui savaient cohabiter comme on n'ose plus le rêver aujourd'hui.

    Imaginez des juifs côtoyant des musulmans et des chrétiens et des tziganes, chaque groupe parlant aux autres partageant les fêtes et les peines.Peu de richesses dans ce quartier de Plodiv, si ce n'est des bars, des bars que fréquente assidument Abraham, mais pas seulement lui. Les religions étaient plus humaines et moins rigoristes, pope, imam et rabin pouvaient trinquer ensemble et succomber aux charmes de la belle Turque...

    Abraham le poivrot est le pilier de ce monde, hâbleur, buveur, jouisseur mais avec une telle élégance qu'on ne peut que l'aimer. Un personnage magnifique cet Abraham, qui explique,avec une profusion d'images la vie à son petit fils.

    Et puis les drames viendront, les tziganes en premier évidemment, puis la dictature, fut-elle celle du peuple, puis les Turcs puis les juifs et quand Berto, le petit fils d'Abraham revient. Il ne reste pas grand chose dans la ville mais tout est dans les souvenirs de Berto et quelques photos.

    Une lecture enjouée, vive, qui m'a séduite du début à la fin, un régal ! 

    smilesmilesmilesmile 

    Challenge globe trotteurs : Bulgarie 

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  • Le feu des origines Emmanuel Dongala

    De la naissance de Mandala Mankunku  dans la forêt, à sa mort dans cette même forêt, le roman nous invite à découvrir la vie d'un homme et tout autant celle de son pays, le  Congo.

    L'enfance de Mandala se déroule dans une Afrique ancienne, où le culte des ancêtres et le respect des traditions prennent toute la place, positionnant chaque individu à une place définie dont il ne peut quasiment pas bouger. Mandala va chercher, lui, à faire vaciller ces lignes, frontières invisibles qui cloisonnent le clan. Il va remettre en cause certains principes et surtout chercher à comprendre le pourquoi ... Autant dire que ces relations avec ceux du village ne sont pas lisses. 

    Et puis les Blancs vont arriver, violences, massacres, viols, exploitation des hommes noirs, rien ne sera épargné aux habitants du pays. Mandala va suivre le mouvement, s'impliquer dans ce changement pour comprendre d'où vient le pouvoir de l'homme blanc. 

    La guerre emportera les dernières illusions des Congolais. La paix leur ramène peu d'hommes, en mauvais état et qui racontent l'envers du pays des Blancs. Le temps de l'indépendance est venue même si les Blancs ne le savent pas encore.

    Tout au long de cette colonisation et décolonisation, Mandala cherche à comprendre et à trouver sa place et à réunir ce qu'il sait "d'avant" à ce qu'il sait de "maintenant" , il veut trouver un sens, une dimension qui explique le monde . La quête de Mandala, parallèle à l'histoire du pays est profondément touchante et juste. C'est un bien beau personnage que Mandala Mankunku! 

    Le roman quant à lui, est à mon avis une pure réussite. Sans affadir les monstruosités de la colonisation, un questionnement est posé sur la place et les choix faits ou non par les Congolais, les sortant du rôle passif de victime. Le charme de l'Afrique est dans la langue utilisée, dans la magie qui affleure, dans le lien aux éléments naturels. 

    Un très très beau roman ! smilesmilesmilesmile

     

    Challenge globe trotteurs : Congo

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  • Ces messieurs de Saint-Malo

     

    Ce roman nous offre un voyage à Saint-Malo au temps de Louis XIV. Voyage dans le temps mais aussi voyage sur les mers, Saint Malo oblige. Ville de mer, on découvre un port ou marins, armateurs, marchands ont les dents longues et sont prêts à conquérir le monde. Hors, l'Europe est en train de s'approprier les mers des Indes  aux Amériques, le trafic des marchandises est intense. Qui dit conquête dit guerre, les pays européens de l'Ouest vont se livrer des guerres en tout genre, maritimes, territoriales, commerciales. A Saint Malo on joue au chat et à la souris entre ce qui est autorisé et ce qui ne l'est pas, si l'on n'est pirate on est au moins corsaire ...

    La famille Carbec sera le fil conducteur de cette histoire mouvementée. Le père Carbec, petit commerçant besogneux , se lançant dans l'achat de quelques parts de la Compagnie des Indes Orientales , il va se trouver mêlé peu à peu aux aventures maritimes et à l'expansion de sa ville.

    Les détails sur le commerce de cette époque sont nombreux sans être accablants, les personnages sont crédibles, les principaux comme les secondaires, on voit sous nos yeux une société changer et les pages tourner quasiment seules.smilesmilesmile

    Challenge pavé de l'été 640 pages      Ces messieurs de Saint-Malo  Bernard Simiot

     

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  • Ne tirez pas sur le philosophe Frédéric Lenormand

     

    Une pendue qu'on retrouve vivante voilà de quoi attiser l'esprit de Voltaire qui s'ennuie fort depuis son retour à Paris. Décidé à prendre la défense des petits et à faire triompher la justice il lance un pari à sa bienfaitrice pour savoir lequel des deux résoudra l'affaire.

    Cette enquête, menée tambour battant, ne lésine pas sur les cadavres ni sur les petits plus de l'époque: bourreau, médecine, religion, moeurs... Ce roman nous montre un Voltaire très courtisé, cabot et hypocondriaque. L'humour présent tout au long des pages est appréciable.smilesmile

    Challenge mauvais genre 

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  • Diaboliques  Cédric Meletta

     

    Enfin des femmes imparfaites, enfin des femmes avec de désirs, enfin des femmes mauvaises ! Tels étaient mes attendus en choisissant ce livre...et bien raté !

    Certes, ces femmes ne sont pas bien sous tous rapports, cet engagement là est tenu mais quel dommage d'en faire un récit aussi monotone, tristounet et pour tout dire ennuyeux! Moi, qui me régalais à l'avance de ce qui peut être réjouissant dans le "mauvais", ici tout est fade et insipide.

    Je n'ai d'ailleurs pas terminé cette lecture. Grosse déception ! 

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  • L'ainé des orphelins  Tierno Monénembo

     

    D'un roman sur le Rwanda, je ne m'attendais pas à un texte léger et pourtant, l'auteur nous embrouille autour de son personnage Faustin Nsenghimana  qu'il nous présente comme un gamin débrouillard et rigolard une sorte de titi du Rwanda.

    Faustin on le découvre après les massacres dont on parle assez peu au départ, gamin des rues, voleur, buveur, trousseur de filles, comme tant d'autres il se débrouille. La vie est plus que rude , il ne reste pas grand chose matériellement ou moralement, la confiance est une donnée rare. Il aurait pu saisir la chance de l'orphelinat, ou celle d'avoir un avocat mais il ne le fera pas, le pouvait-il...

    On suit donc ses déboires et ses amitiés fugaces dans une ville où tout se vend. A l'entendre on pourrait presque croire à une vie légère et drôle, pleine d'aventures jusqu'au jour où dans un sursaut d'enfant il va devenir assassin.

    Et puis le ton change peu à peu, l'oppression des massacres monte pour terminer dans un dernier chapitre où l'on comprend pourquoi Faustin, petit garçon de dix ans est devenu cet ado, revenu de tout et plus usé et abimé qu'un vieillard à l'aube de sa mort. 

    Ce roman ne verse pas dans le larmoyant ou le sanguinaire pour autant il sonne juste et touche sa cible. 

    smilesmile

    Challenge globe trotteurs : Rwanda

     

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  • Je m'attendais à un roman policier dans le grand nord du Canada...pas du tout !

    On est bien dans le grand nord, là où il fait "frette", on y suit un médecin qui doit passer régulièrement dans le village de Grand Soleil pour fournir des soins aux habitants. C'est dans ce village que le médecin va faire deux découvertes, un livre ancien très rare et un homme étrange. Le livre s'avérera être une bible ayant parcouru un long voyage à travers le temps et l'espace pour arriver à Grand Soleil et l'homme, un néandertalien. 

    A partir de là, notre société avide de spectacle et de spectaculaire se met en branle et notre médecin nous livre ses réflexions philisophico-sociétales qui font souvent mouche !

    C'est drôle, caustique, ça gratouille un peu et mine de rien on en arrive à se poser quelques questions sur ce qui fait l'humanité. Ca reste un livre léger, au rythme rapide qui offre une lecture pas inoubliable mais loin d'être inintéressante.smilesmile 

    Challenge globe-trotteurs : Canada 

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