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Par lcath le 27 Mai 2019 à 20:09
Long John Sylver, le pirate unijambiste, avec un perroquet sur l'épaule, rusé, cruel et qui s'en sort toujours, est le héros de cette aventure, racontée essentiellement par le jeune John Hawkins.
Ah! Le monde de la piraterie, il y a ici tout ce qui correspond au mythe. Le récit se fait du côté des "gentils" mais le charme vénéneux de l'aventure coule dans le sang du docteur et du sieur et j'imagine mal Hawkins retourner dans son auberge à côté de sa mère... Ici, tous se sont payés une belle histoire, vivant ou mort, gagnant ou perdant ils ont vécu à fond, leurs yeux ont brillé pour d'hypothétiques pièces de huit et pour le mot magique "trésor".
Franchement, carte secrète, trésor, mer, rhum, bagarres c'est quand même plus palpitant qu'une vie tranquille au fin fond de la campagne anglaise, à tout prendre j'aurais été pirate ...et si possible Long John Sylver, le plus célébre
A lire pour la plaisir de découvrir ou redécouvrir ces héros de papier, aventuriers de la mer et rêver à l'aventure, puis vite lire le Long John Silver de Larsson qui est la version "adulte" de ce personnage.
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Par lcath le 27 Mai 2019 à 11:16
Dans un temps non précisé mais qui peut être le XIXe, dans un milieu rural pauvre et rude, un père vend sa fille à un homme. Il ne la vend pas par méchanceté mais par nécessité, il faut bien manger! Le maître des forges a acheté Rose non seulement pour l'épuiser à la tâche mais aussi pour assouvir d'autres besoins. Sans vraiment de défense, Rose va commencer à vivre un enfer qui va s'étoffer jour après jour. Un homme lui apportera un peu de chaleur le demi-frère du maître, mais cet homme est tout autant sous le joug du maître et de la mère de celui-ci, monstre féminin qui, sans en avoir l'air, manoeuvre pour tenir son projet. Rose, la rebelle, va réussir à faire vaciller quelque peu les choses ...
Beaucoup de qualité pour ce roman, l'écriture, le personnage de Rose, le sujet et pourtant je n'ai pas réussi à rentrer dans le texte totalement, à être réellement émue par Rose et son histoire. Le monde rural décrit m'a fait penser à Jacquou le croquant, là aussi la puissance du maître ou seigneur est sans contre pouvoir .
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Par lcath le 22 Mai 2019 à 23:01
La découverte de morceaux de cadavres de femmes dans une rivière suite à des inondations, font réapparaître des fantômes dans la vie de la famille Neyrat. Parmi ces fantômes il y a l'amie du fils disparue un jour mais aussi les souvenirs, souvenirs lus et réinterprétés par la fille aînée qui va amener à douter du père, ce père médecin, taiseux dont la première femme est morte dans d'étranges circonstances. Puis peu à peu vont revenir les fantômes de la seconde guerre...
Démarrant sur un mode thriller/polar bien balancé dans sa première partie, ce roman perd de son rythme et de sa puissance quand on passe à la seconde partie qui se fait plus sous forme de "confessions". Une lecture rapide qui me laisse une impression mitigée.
Challenge mauvais genre
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Par lcath le 22 Mai 2019 à 08:22
La démocratie est toujours à défendre, à surveiller, à améliorer mais une fois refermé ce livre, je perçois nettement quand on est encore dedans et quand on n'y est plus.
Ici, pas de démocratie, un délire de dictateur(s)où l'idéologie tient de la secte, le tout fonctionnant comme une énorme machine ( la chaudière qui réclame son dû comme le décrivent les auteurs) qui broie les hommes et les femmes partout, tout le temps.
Bien sûr il y a la torture, les interrogatoires, les exécutions sommaires, les faux procès tout ce qui laisse un goût plus qu'amer à la période stalinienne, mais c'est surtout la mise en place de la terreur qui est particulièrement bien décrite dans ce roman. Quand les prisonniers essaient de comprendre le pourquoi et qu'ils se heurtent à rien, aucune logique, aucun raisonnement, aucune preuve ne peut faire face à cette horreur qui tape au hasard, n'écoute rien, et ne fonctionne que pour mettre un peuple au pas en lui promettant qu'à tout moment on va lui tomber dessus. Le summum, si l'on peut dire, de cette terreur, c'est qu'elle existe tout autant pour les décideurs qui subissent le même mécanisme, en haut de l'affiche le matin, mort le soir. Il faut donc pour tenir ,comploter, dénoncer, tuer... et haïr l'ennemi de toujours, le juif, le youpin, le youtre, car l'antisémitisme de cette période et de ce pays n'a pas grand chose à envier à l'Allemagne d'Hitler.
Le personnage du roman, ancien général , acculé par un personnage réel ou non, machiniste ou futur gendre, à moins que ce ne soit son cancer qui l'y pousse, voit ses souvenirs remonter à la surface. Et ses souvenirs sont peuplés de trahisons, de mauvais coups, de peurs, de morts sur fond de vodka et de femmes.
Une longue lecture (770pages) pas vraiment facile, mais nécessaire, à croiser avec l'histoire du parti communiste français.
Challenge globe trotteurs : Russie
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Par lcath le 12 Mai 2019 à 20:02
Un narrateur, sans nom, raconte la vie d'un personnage, une enfant vivant dans un village irlandais. On découvre petit à petit les éléments d'une vie rurale, le voisinage, la pauvreté, l'alcool ...
C'est une sorte de chronique faite de petits rien...tellement petits qu'honnêtement ce n'est pas une lecture palpitante et qu'une fois refermé il ne me reste quasiment aucun souvenir .
Heureusement j'ai de bien meilleurs souvenirs de lecture d'autres romans irlandais!
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Par lcath le 8 Mai 2019 à 16:36
Autant le dire de suite, mon avis n'est surement pas neutre, je m'attache beaucoup aux personnages de papier des polars que j'apprécie. J'ai ainsi une liste d'hommes, flics en tout genre et dans des pays divers, que j'affectionne et pour lesquels même un moins bon volume , reste une bonne lecture car j'y retrouve mon héros...
Avec le département V, c'est non seulement Carl Morck qui me séduit, mais aussi son étrange équipe. Il y a sans doute ici, trop de chance pour Marco, le lutin qui cherche à sauver sa peau et à avoir une vie mais qu'importe !
Des placements qui péréclitent, une grosse escroquerie sur fond d'aide humanitaire , quelques grains de sables et les requins se jettent les uns sur les autres, trichant, tuant, rien n'arrête ces hommes dont le seul horizon est l'argent. Pour les règlements de compte, on trouve toujours des petites mains qui travaillent dans des réseaux plus ou moins malsains. Marco fait partie de ces abeilles ouvrières qui oeuvrent à longueur de temps pour d'autres, jusqu'au jour où il refuse ce destin, s'enfuit et devient celui qui doit disparaître.
Les trois protagonistes du département V, récupèrent un bout de cette affaire et vont dérouler la bobine aussi loin qu'ils le pourront.
Les trémolos sentimentaux de Morck me font sourire, les chameaux d'Assad me distraient et les tenues de Rose me demandent souvent un effort d'imagination, sans oublier quelques incontournables personnages du commissariat qui pimentent le quotidien de Morck , tout cela fait que cette lecture fut bien agréable.
challenge mauvais genre
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Par lcath le 1 Mai 2019 à 16:53
Ce livre regroupe un peu plus d'une cinquantaine de textes courts, qui ont tous en commun la Syrie, Alep, la guerre. Un auteur( l'auteur ), reste dans la ville d'Alep envers et contre tout et s'évertue par la grâce de son écriture à retranscrire ce qu'est la vie à Alep.
On pouvait s'attendre à de grandes descriptions où le sang serait la toile de fond et les bombardements le décor mais, on est bien au-delà de ça. Par la qualité des textes, on perçoit tout ce qui est la guerre mais aussi la douceur de la vie "d'avant". C'est le contraste entre les deux qui donne l'ampleur des désastres de la guerre, sans que l'auteur éprouve la nécessité de jouer du sensationnel ou du pathos . Ces textes, si joliment poétiques, sur un sujet qui ne l'est absolument pas, m'ont fait ressentir la tristesse de ne pas avoir connu la douceur de la vie d'avant la guerre et le doute qu'un jour la vie revienne sur les terrasses des cafés pour que des hommes, des femmes s'y arrêtent juste pour discuter....
J'ai été émue par la beauté des textes et la noirceur de la situation, une lecture qui, sans violence , en dit bien plus qu'un entre-filet aux infos sur le conflit qui a lieu,en donnant corps et âme à ce pays que je ne connais pas .
Challenge globe-trotteurs : Syrie
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Par lcath le 26 Avril 2019 à 19:11
Plus d'une vingtaine de textes se succèdent dans ce recueil. Nouvelles, textes, contes ils ont un peu de tout mais ils ont surtout un ton, une couleur qui en font un ensemble assez particulier.
Magies, superstitions, croyances alternent dans ce monde où l'imaginaire est un code pour comprendre le présent. Les plantes, les animaux sont à part égales avec des hommes qui sont bien souvent ailleurs et des femmes qui triment. La vie n'est pas facile dans ce milieu rural qui vit cahin-caha de ce que la terre donne. La guerre est présente, évoquée discrètement mais néanmoins là. Le décalage entre la vie autour de ces paysans et la vie qui se déroulent ailleurs, la tendresse de l'auteur pour ces gens, les envolées poétiques sont à découvrir par petites touches, inutile de les lire les unes derrière les autres , on pourrait y perdre l'odeur du fenouil, la couleur des roses et le mystère des serpents...
challenge globe-trotteurs : Croatie
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Par lcath le 24 Avril 2019 à 09:24
La promesse de l'aube c'est le récit d'une relation hors norme entre un fils et sa mère. On peut la lire au travers d'un filtre psycho-éducatif et la voir comme perverse, on peut la lire comme un enfant et rêver autant que repousser ce lien, on peut la lire comme un adulte et s'émouvoir de cette mère . L'amour entre une mère et son enfant, qui plus est quand c'est un fils, c'est toujours sujet à controverse, Romain Gary et sa mère ne peuvent y échapper. Lui a choisi, sa mère, cette mère qui l'a marqué, façonné, grandi, aimé mais lui a tout autant rendu la vie bien difficile. Une vie par procuration au travers du fils est un lourd poids pour le fils, mais cahin-caha, le fils a répondu à la demande de sa mère!
Roman autobiographique, il y parle de sa mère, de ce père mystérieusement absent, de l'amour d'une France idéalisée, il y ajoute par ci par là de petites touches sur la difficile condition de l'homme face à ses limites, le tout ponctué d'humour et de dérision envers lui-même . Cela donne un livre extrêmement touchant et qui dévoile, légèrement, quelques pistes sur l'auteur.
Challenge globe trotteurs : France
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Par lcath le 19 Avril 2019 à 20:08
Simone Weil est connue pour ses différents rôles au sein de l'administration française. Pour moi, elle est avant tout , la porteuse de la loi sur l'autorisation de l'avortement. J'ai toujours été médusée, qu'une femme de droite est réussie à faire passer une telle loi à cette époque!
Finalement, j'ai découvert une personne beaucoup plus engagée dans le champ politique , pas politicien comme elle dit, bien plus que je ne l'imaginais qu'elle soit ministre ou à d'autres postes. Cette femme a vraiment eu un parcours exceptionnel , un chemin d'expériences variées et riches qui me rendent un peu jalouse je l'admets...
Sans partager tous ses idéaux ou choix politiques, j'apprécie son goût pour la modération dans le jugement sur la "faute ", elle redoutait les oppositions en deux clans, gentils/méchants, noir/blanc et pensait que la vérité était plus nuancée que ça. Dans une période où la réponse facile, quitte à être fausse, fait un tabac et se divulgue sur les réseaux à toute vitesse, il m'a plue de lire de tels propos.
J'ai trouvé l'ensemble de ses propos sur la Shoah très sensibles, notamment la difficulté à dire au retour des camps à un environnement qui ne voulait/pouvait entendre et des prisonniers qui ne savaient dire. Cela m'a renvoyé au roman" Etre sans destin" de Imre Kertész, qui évoque lui aussi cette "différence" qui sépare ceux des camps et les autres. De même son refus d'amalgame sur les responsabilités demande une honnêteté intellectuelle qui n'est pas donné à tout le monde.
Un seul bémol à cette autobiographie, mais c'est le genre qui veut ça, il manque une part de "contre pouvoir" qui viendrait apporter un point de vue différent sur cette vie. Tel qu'elle l'a voulue, elle nous livre le récit d'une vie qui a ferraillé avec les grands problèmes de la deuxième moitié du XXe siècle.
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