• Le gosse Véronique Olmi

     

    Un gamin de Paris, Joseph, se retrouve entre les deux guerres à l'Assistance publique. Orphelin de père et de mère, grand-mère sénile, l'Etat va s'occuper de son protégé. Les débuts de la prise en charge des services sociaux est loin d'être "bienveillante", douce et protectrice. Les gamins sont envoyés dans les familles nourricières qui les prennent pour le travail qu'ils apporteront et à la moindre bêtise l'administration récupère l'enfant et l'enferme dans des colonies qui sont tous sauf de vacances mais des camps de redressement, des bagnes d'enfants. 

    Depuis la révolte des enfants du bagne de Belle-île en mer on sait combien ces enfants étaient honteusement mal-traités . On n'en est pas encore là et c'est dans une colonie que Joseph va se retrouver après avoir fugué de chez sa famille d'accueil. L'époque n'est pas à la tendresse, ni à la parole explicative, le gamin bousculé, perdu, sera balloté, maltraité jusqu'au moment ou une petite éclaircie lui permettra de quitter plus vite cet enfer.

    Le livre n'est pas désagréable mais pour un tel sujet je trouve qu'il manque d'épaisseur la langue choisit, jolie par ailleurs, me semble peu adaptée. Ce petit Joseph m'a peu touché, dommage.

    smilesmile

    Challenge départements : 06 Alpes maritimes 

     

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  • La chute de Berlin Antony Beevor

     

    Pas de suspense dans ce livre on connait la fin avant même de l'avoir ouvert , il faut donc l'ouvrir pour ce qui se passe entre le début et la fin et là c'est passionnant .

    Passionnant mais noir, violent, sordide ...la guerre quoi!  Parfaitement documenté, on suit l'avancée et les difficultés des armées mais mon intérêt principal a été pour ces femmes et ces hommes emportés, broyés par ce monstre qui dévore ses propres petits. Que l'on soit Allemand, Polonais, Russe- enfin soviétique,  personne n'échappe à la broyeuse. Les femmes comme toujours , les Allemandes bien sûr mais pas seulement, ont payé le prix fort. Si l'on déchiquette les corps masculins à la mitrailleuse , on déchiquette celui des femmes à coups de viols. Rien de bien beau dans toute cette misère, même pas les chefs qui s'avèrent plus que médiocre que ce soit par lâcheté, par calcul, par bêtise ou naïveté . 

    C'est un livre qui se lit bien malgré la précision et le nombre d'informations , qui ouvre un vaste questionnement sur la gestion de la guerre et l'état mental des chefs, donne à voir  quelques différences de mentalité et de façon de vivre entre les peuples bref nous instruit beaucoup sans être lassant.

    smilesmilesmile

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  • Petite sale

     

     

    La petite fille d'un grand propriétaire terrien de l'Aisne a été enlevée. Le roi de la betterave qui presse son monde, employés comme famille, a été attaqué car aucune illusion, c'est bien lui qui est visé par ce rapt.

    Les gendarmes locaux n'étant pas assez efficaces pour lui, il obtient via ses relations la venue de deux flics parisiens. Duo étonnant que ces deux policiers, un vieux désabusé et un jeune frétillant, l'un qui s'enfonce dans la solitude et l'alcool, l'autre qui ne rêve que de sa Claudia et d'avenir, néanmoins leur tandem fonctionne . Ils vont intelligemment travailler avec les gendarmes . Ils vont aussi découvrir le "charme" de la campagne dans la fin des années 60 ... 

    Il y a là une très belle étude de cette société à peine touchée par mai 68, le rapport au patron tire encore un peu du côté féodal,  la place des femmes est à faire,  les abus sexuels contre les femmes sont la norme et les responsables les filles, le racisme un comportement valorisé. On se rend aussi compte de l'aisance matérielle dans laquelle nous vivons un demi-siècle plus tard.

    L'enquête elle-même est bien amenée, on est promené juste ce qu'il faut et amené, petit à petit, à douter de l'innocence de certains personnages. Personnages par ailleurs parfaitement crédibles, avec un magnifique portrait des principaux décrits tout en finesse, par petites touches, mention spéciale pour la Petite sale qui est un personnage superbe.

    Ce roman est une parfaite réussite, j'ai complètement adhéré à l'histoire et aux personnages, apprécié que les dénonciations, racisme, place des femmes, violences sexuelles, classes sociales et abus de pouvoir,  soient faites dans le cadre de l'histoire, les rendants vivantes et crédibles . Scotchée à mon livre jusqu'à tard la nuit cette lecture a été un vrai plaisir, un excellent polar social comme je les aime .

    smilesmilesmile

     

    Challenge département : 02 Aisne 

     

     

     

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  • La civilisation de la peur Nicolas Bouzou

     

    Il va m'être difficile d'être ronchon concernant ce livre, car grosso-modo je suis en accord avec ce qui y est dit. L'auteur amène des chiffres et autres données qui justifient son propos, qui est, que le pire n'est jamais certain et que bien des fois l'humanité a surmonté des épreuves. Il apporte des pistes sur le biais de négativité qui inonde notre pays et qui nous donne si souvent l'impression que la fin du monde est pour demain et peut-être même plus tôt ! 

    Comme je suis vieille, j'ai eu le temps de voir et entendre des catastrophes annoncées mais jamais advenues, que ce soit les dangers des OGM ( depuis le temps on le saurait) , ou le trou de la couche d'ozone, qui va beaucoup mieux et dont bien sur on ne parle plus ... Les bonnes nouvelles ne font pas d'audience c'est un des éléments qui participe au marasme informatif( et politique) qui se répand avec délectation dans le négatif et le scandale - système médiatique qui sans auditeurs ferait autrement, nous devons prendre notre part.

    L'auteur nous entraine dans un tourbillon de réussites et c'est un vrai plaisir de voir que bien des sujets avancent de façon positive si on veut les regarder honnêtement.

    Un bémol , j'aurais bien aimé plus de densité d'explications sur certains thèmes, mais c'est aussi ce qui en fait un livre facile à lire et rien ne m'empêche d'approfondir un sujet .

    Je remercie Masse critique Babelio et les éditions XO pour l'envoi de ce livre .

    smilesmilesmile

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  • L'aigle noir Jacques Saussey

    Première lecture de cet auteur, un gros polar avec pour fond la Réunion où un ancien flic est mandaté par un propriétaire de vanilleraie d'éclaircir les circonstances du décès de son fils.

     Une enquête avec un bon dépaysement c'est un bon début et ça fonctionne c'est vrai. J' ai été "attrapée" par l'histoire mais en partie  seulement. 

    La difficulté ne vient pas de la noirceur et du sordide de l'histoire on est dans un polar ce sont les règles du genre. Pour moi ce qui a été difficile c'est d'entrer dans l'histoire et de suivre le déroulement . Les très courts chapitres et la multiplication de personnages, d'intrigues et d'époques dans une construction où l'on passe de l'un à l'autre ne me conviennent pas . Il m'a fallu plus de cent pages pour situer une partie des protagonistes c'est trop , je décroche. Les très très courts chapitres donnent une lecture hachée qui n'aident pas à lier l'ensemble. 

    Une lecture pas totalement négative mais la construction morcelée m'a laissée à l'extérieur du récit.

    smile 

    Challenge départements : 974 La Réunion 

     

     

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  • J'ai commencé ce roman agréablement, l'histoire de cette gamine Jeanne aux mains d'une famille d'abrutis et qui éveille les jalousies d'un village dans les années 70 était tout à fait crédible. C'était l'occasion de me souvenir à quel point on prenait peu soin des enfants et combien la DASS les protégeait peu et mal . L'ambiance ragots et rejet  on dirait aujourd'hui "cancel " battait son plein sans réseaux sociaux, sans internet  sans 4G mais avec toute la méchanceté dont sont capables de "braves gens" . Ah l'aigreur de ces rabougris de la vie c'est quelque chose! Et ça continue sous d'autres formes mais le fond est là, toujours drapé dans une auréole de dignité et de bien-pensance. Il n'y a pas que de mauvaises gens dans ce roman il y a aussi le Vendée du bord de mer, le travail de la terre, les touristes et le développement de la Tranche sur mer est bien rendu.

    Jeanne doit donc grandir dans cette ambiance pourrie, violente et malsaine et elle le fait bien. Elle s'en débrouille de sa vie fièrement jusqu'à ce qu'elle rencontre le trop beau curé.  Pourquoi pas, mais peu à peu on s'enfonce dans un mélo  qui atteint, pour moi, le trop, quand la situation se répète sur la génération suivante. J'ai décroché de l'histoire car elle ne m'apparaissait plus crédible .  

    smile

    Challenge département : 85 Vendée 

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  • Les Oberlé René Bazin

    Ce roman m'a permis de découvrir que, dans la famille Bazin ,il n'y avait pas qu' Hervé comme écrivain puisque René Bazin est son oncle ( c'était la minute "Gala"!)

    On est au début des années 1900, en Alsace, une Alsace meurtrie et divisée depuis que les Allemands l'ont conquise à la suite de la guerre de 1870. La population se scinde en deux groupes ceux qui refusent l' Allemand et ceux qui s'en accommodent . 

    La famille Oberlé est une famille bourgeoise, installée dans les Vosges. Le grand-père a monté une entreprise de bois que son fils a agrandi. Le petit- fils est de retour après un long moment passé en Allemagne pour être éduquer et instruit, un choix du père qui a fortement contrarié l'aïeul et la mère, l'un étant trop vieux pour s'opposer, l'autre n'ayant pas le droit à la parole. Le père en patriarche de l'époque est le pilier de la famille et des décisions, si sa fille lui est acquise il ne sait trop de quel côté balance son fils. Les fiançailles de la demoiselle vont être l'occasion pour chacun d'affirmer son opinion.

    J'ai lu ce roman avec facilité et plaisir alors que le sujet est quand même daté mais la plume est belle et les paysages d''Alsace somptueux . Par certains côté , il me fait penser à " Le silence de la mer" de Vercors  en plus vivant car là, l'auteur nous promène joyeusement sur les terres et les coutumes de la région.

    Une belle découverte .

    smilesmilesmile 

    Challenge départements : 88 Vosges 

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  • Le pré d'Anna

    La mort de Marcel, le patriarche, laisse ses enfants désemparés. Son fils voit une partie de l'héritage aller vers un voisin et Anna apprend qu'elle n'aura jamais de dot pour épouser Emile son prétendant. Celui-ci plus cupide qu'amoureux la quitte pour une fille plus fortunée. Mortifiée, Anna se jette à la tête du premier garçon qui passe et c'est sur Maurice qu'elle jette son dévolu. 

    Elle donne le change au début de son mariage à son époux et peu à peu s'attache à lui. La guerre éclate et tous les hommes partent laissant les femmes seules avec les travaux à faire . Anna comme sa belle-soeur se dépatouille du mieux qu'elle peut et apprécie les permissions où elle retrouve son conjoint. 

    Mais lors de sa  dernière permission Maurice change d'attitude avec son épouse, il devient distant , froid et c'est le coeur lourd qu'Anna le voit repartir en se demandant ce qui justifie un tel changement...

    C'est un bon petit roman, paisible, agréable où se jouent les secrets et les haines  des gens de terre .  La vie difficile des paysans sur fond de paysages de Lozère est bousculée par la première guerre mondiale qui va apporter des changements de vie pour tous.

    smilesmile 

    Challenge départements : 48  Lozère 

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  • L'affaire Brassard Davide Longo

     

    Un polar sur fond d'affaire non résolue qui met en scène un personnage énigmatique et ancien flic.

    Corto est prof à Turin. Il partage son temps entre sa solitude, la montagne et son travail. Fortement taiseux et peu sociable, cet ancien flic a été terrassé par la disparition de sa femme et de sa fille. Il reçoit régulièrement des lettres du coupable sans pour autant réussir à le coincer. Cette fois-ci , le tueur a laissé un indice qui va peut-être  permettre à Corso de remonter jusqu'à lui...

    Le personnage de Corso est un assez joli personnage mais un peu trop retranché du monde des mortels pour attirer une sympathie immense. Les personnages autour sont plus crédibles que ce soit sont ancien chef ou son ami restaurateur, son "adjointe" est assez réussie, dommage que l'auteur se soit senti obligé d'en faire une lesbienne rebelle même si je sais que c'est tendance dans les polars ces temps ci ... 

    Le personnage du tueur en série est finalement assez peu décrit et sa "démarche" reste confuse. C'est d'ailleurs l'une des difficultés de ce roman, beaucoup de points restent dans l'ombre, dans les non-dits , à peine évoqués, suggérés et le lecteur doit beaucoup construire sa lecture. Ce n'est pas forcément désagréable bien qu'on soit à la limite du manque d'informations .

    En conclusion je dirais que c'est un roman policier étrange, déroutant pas inintéressant mais qu'il lui manque un petit quelque chose, un brin d'humanité pour y adhérer complètement .

    Merci à Babelio et aux Editions du Masque pour l'envoi de ce roman.

    smilesmile

     

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  • Retour rue Krochmalna  Isaac Bashevis Singer

    Un couple de juifs exilés en Argentine revient à Varsovie pour un voyage qui doit leur permettre de revoir leurs proches et pour lui "d'arranger" ses affaires.

    Si Max et Flora sont heureux de revoir leurs amis, les relations entre eux vont vite dégénérer. Il faut dire que Max cherche des jeunes filles pour son bordel argentin et qu'il s'éprend de la toute jeune protégée de son ami Meir . De son côté Flora renoue avec le théâtre et un ancien amant. On peut ajouter à cela la vague participation de Max à un cambriolage à finalité terroriste pour saler le tout. 

    C'est un peu tout et n'importe quoi ce retour. Je n'ai pas accroché aux personnages et encore moins à l'histoire qui m'a parue sans queue ni tête. Pourtant il y a des passages où je me suis dit que ça aurait pu être très bien mais...

    Je ne sais pourquoi je m'attendais à quelque chose comme la trilogie de Naguiz Mahfouz et la comparaison n'est pas bonne. Cela faisait un moment que je voulais découvrir cet auteur , j'essaierais à l'occasion un autre titre, ou lire son frère mais ce volume là ne m'a pas réjouie. 

    Merci à Masse critique Babelio et Le livre de poche pour l'envoi de ce livre.

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