En Corse la "tradition" voulait (veut ?) que l'on règle ses comptes entre ennemis dans le sang ce qui est considéré comme "l'honneur "d'une famille, un peu comme on tue des jeunes filles qui ont "sali" l'honneur de la famille aujourd'hui dans certains milieux.  On peut emballer ça sous tous les oripeaux que l'on veut c'est primaire, violent, stupide et sans fin .

L'intérêt de cette nouvelle c'est le rôle de Colomba ," la faible femme", qui va pousser son frère à la vengeance . L'innocente Colomba est une pousse-au-crime vicieuse et qui utilise tous les subterfuges pour manipuler l'homme de la famille  ... le pouvoir des femmes quand elles ne peuvent porter les armes elles-mêmes .

C'est très bien construit, on démarre sur du léger une belle anglaise capricieuse et peu à peu la tension monte au fur et mesure que la silhouette noire de Colomba envahit le récit . Une belle lecture .

Challenge départements : 2A 2B Corse 

Court et efficace roman qui raconte les débuts de la colonisation de population en'Algérie . Le récit alterne deux points de vue , l'un du côté des colons , l'autre du côté de l'armée. 

L'armée , la guerre, ce sont toujours et toujours les mêmes images, la violence, l'alcool jusqu'à la folie, la peur, l'ivresse du plus fort, la haine, la vengeance, les viols, les tueries ... L'armée française ici se distingue par un mépris total de son adversaire et par des "techniques" de guerre relevant plus de la torture qu'autre chose . On le sait , l'armée en Algérie a été trop souvent  immonde, l'idée de venir civiliser a sans doute décuplé le mépris et ôté toute humanité à "l'ennemi".  

J'ai été plus intéressée par la partie qui parle des premiers colons à qui on avait promis le paradis et qui se sont retrouvés sur une terre à laquelle ils étaient parfaitement inadaptés. C'est la première fois que je lis quelque chose sur ces pionniers et leurs difficultés, un point de vue intéressant .

C'est un roman réussi , qui accroche le lecteur et ne le ménage pas . J'ai été séduite par ce texte mais il me manque quelque chose , un peu plus de profondeur peut-être , je crains qu'il ne m'en reste pas trace dans quelques temps ...

Un orphelinat dans les années soixante ,perdu au fin fond des Pyrénées, où croupissent de pauvres gamins sous la houlette d'un prêtre ne peut être un lieu de bonheur . C'est ce que nous raconte le narrateur qui est passé par ce lieu  suite au décès de ses parents et est aujourd'hui pianiste .  Le pouvoir  des quelques adultes sur ces enfants est total, sans famille, sans défense, ils sont à la merci de ceux -ci .

C'est le deuxième roman que je lis de cet auteur . Comme le précédent celui-ci a une touche particulière, une écriture douce et belle, quelque chose d'un peu poétique qui me plait beaucoup et malgré le sujet aucun de misérabilisme et beaucoup de tendresse pour ses coéquipiers .

Je reviendrai donc vers cet auteur .

Challenge départements :  65  Hautes-Pyrénées 

Le repos de mes neurones c'est la lecture d'une romance, celle-ci  se passe en Ecosse à notre époque.

L'Ecossais est sexy toutes les lectrices de romance le savent, le charme du grand, fort, ténébreux et quasi sauvage Ecossais est un classique . Sans surprise le héros est ainsi malgré une affreuse cicatrice sur le visage et il est parfaitement désagréable avec sa belle et jeune épouse. Face à un mariage organisé on ne peut lui en vouloir mais la belle ne s'en laisse pas compter et tiens tête à son époux bourru. De tout cela bien évidemment un désir foudroyant et un grand amour naitront ! 

C'est plutôt bien ficelé , dynamique, le mariage est assez improbable mais ça n'a pas grande importance du moment que tout finit bien ! 

Considérant qu'il n'est jamais trop tard pour apprendre et ne connaissant rien de rien à la religion juive ( et pas vraiment plus sur les autres ) j'ai suivi ce conseil de lecture et je ne regrette pas .

Je ne suis toujours pas prête à discuter théologie mais  j'ai éclairé  - un tout petit peu -  mon inculture religieuse .

C'est  très compréhensible, le parti pris est une lecture tolérante et ouverte de la Tora , dans une vague forme de dialogues avec des enfants . La chronologie et l'arbre généalogique à le fin du livre sont bienvenus . 

Pour enfants mais pour adultes aussi .

Je remercie Babelio masse critique et les éditions Calman-Levy pour cet envoi .

Séréna est une jeune femme efficace qui a pris son destin en main, vit dans un monde d'argent et de réussite et ne s'encombre pas de sentiments. Malgré sa grande organisation, elle se retrouve enceinte et ne peut qu'aller au bout de la grossesse et accueillir ce bébé. A défaut d'être une mère aimante elle veut donner une bonne éducation à sa fille Aurora et c'est pour cela qu'elle envoie sa fille de 6 ans en colonie chic pour apprendre à skier.

Hélas le chalet brûle et Aurora disparait . Séréna  va dans un premier temps travailler à dompter le chagrin en se shootant à coup d'alcool et de médicaments , pensant, à tort, donner le change aux autres, c'est à dire son milieu professionnel . Puis elle participe à un hommage à sa fille dans le village de sa disparition et là, elle va consacrer son énergie à retrouver sa fille persuadée qu'elle est en vie . Après des déboires, elle construit une autre tranche de vie très différente de la précédente et tente d'accepter la mort de sa fille .

J'ai dévoré une première grosse moitié du livre, tout y était personnages, secrets, drames , séduite les pages se tournaient toutes seules et puis le récit s'est enlisé je dirais. C'est devenu plus hasardeux, moins plausible et un peu bizarre, il me manquait des liens pour relier la suite de ce récit.

Je pense, que ce roman se serait magnifiquement porté d'être élagué et de se terminer en 250 pages bien rythmées avec une fin plus soignée.

Cela reste néanmoins un bon thriller . 

Le XVII  siècle et le règne de Louis XIII ne m'a pas laissé beaucoup de souvenirs par contre son célèbrissime "premier ministre " Richelieu beaucoup plus  .  C'est dans ce contexte historique que se déroule cet étonnant et passionnant roman.

Une famille de guérisseuses est installée. depuis la nuit des temps dans le village d'Abelès . Elles sont connues et reconnues par les villageois, vivent en bonne entente avec le curé. La grand-mère Catherine , la fille  Anneline et la petite fille Jeanne  développent leurs dons et surtout leurs connaissances dans une grande liberté d'esprit . Hélas, le curé une fois décédé , son remplaçant, tordu jusqu'à la moelle va lancer une chasse aux sorcières contre cette famille et faire appel à l'inquisition. 

Parallèlement, François un soldat ayant quitté l'armée vit avec sa femme qu'il adore et sa fille. Un "receveur des impôts" vient exiger une gabelle au montant excessif et François va s'opposer à lui. Mal lui en a pris, lui sa femme, sa fille vont payer pour l'affront fait. 

C'est une société violente sans droits pour les humbles où se mêlent la force des représentants du roi et la perversion des religieux . Une vie ne vaut pas grand chose face à ses autorités.

C'est une histoire absolument magnifique, prenante, intelligente qui se lit toute seule : un régal , et cerise sur le gâteau il s'agit d'une trilogie dont c'est le premier tome c'est donc avec le plus grand plaisir que je vais retrouver ces héros .

 Un joli petit roman qui nous raconte le monde paysan  de la fin du XIXe siècle .

C'est par les yeux de Catherine, la petite dernière de la famille que commence le roman. On découvre cette famille, le père, la mère, les cinq enfants, un fils adoptif et leur ouvrier à hauteur de cette enfant qui ne comprend pas tout. Le travail est rude pour tous mais les garçons vont à l'école, on a de quoi manger, un toit, le père et la mère s'entendent et prennent soin de leurs enfants, grosso modo la vie va bien pour cette famille . Ca ne durera pas, les ennuis vont s'accumuler les uns derrières les autres et les mener à la grande pauvreté. Les enfants doivent travailler, la nourriture est rare quant au  bonheur  il a déserté cette famille qui est juste dans la survie.

J'ai été happée par ce récit, j'en ai déjà lu des similaires celui-ci est particulièrement réussi , pas misérabiliste et émouvant . 

Challenge département :  87 Haute Vienne 

Un roman trépidant avec un côté cape et épée sur un fond historique teinté d'histoires d'amour ! 

Arrive dans le château perdu  de Geoffroy d'Arrigues  , deux moines ont été envoyés par l'inquisition afin de trouver l'un des derniers hérétiques albigeois . C'est Geoffroy qui a dénoncé un certain Albin de Fourques, qui est pourtant censé être mort dans un de ces massacres chers à l'inqusition et à ses alliés.

Le récit va donc nous ramener vers le passé , du temps du père de Geoffroy  quand le comte de Toulouse avait du pouvoir avant que la chasse aux hérétiques et la cupidité n'ait fait de la région un champ de ruines des de désolation.

On tourne volontiers les pages, les personnages sont crédibles et attachants dans l'ensemble, les temps historiques sont bien décrits sans s'appesantir, le tout offre un roman très équilibré . 

Mention spéciale pour la place des femmes qui ne sont pas transformées en "femmes fortes et rebelles" (tendance du moment ) , vu que ce n'était pas possible , mais fait la part belle à leurs difficultés et à leurs adaptations face aux peu de possibilités qu'elles ont dans une vie qui ne leur appartient pas.

 Terminé avec difficulté, j'ai trouvé ce roman fort ennuyeux . C'est une succession de jours, d'évènements  sans réelle trame, un peu comme un journal intime mais pas vraiment , le jour de la foire, le jour de l'autre foire ...  Au milieu de ces non-évènements , la vie quotidienne , difficile et laborieuse de nos  aïeuls sans électricité, sans machine, la pauvreté guettant chacun . 

La première guerre mondiale ne m'a pas plus mobilisée , les personnages manquant de chair , bref je n'ai pas aimé .

Challenge départements : 63  Puy de Dôme