• Memphis Țara M.Stringfellow

    Saga familiale, version femmes noires, sur trois générations qui nous offre de beaux personnages qui traversent l'histoire des USA du milieu à la fin du XXe siècle .

    Une femme, Myriam, quitte son mari et rejoint avec ses deux filles Memphis où habite sa soeur dans la maison familiale. Elle quitte une histoire d'amour qui s'est fracassée sur la réalité et un mari à la main beaucoup trop lourde. Le quitter ne suffit pas, il faut reprendre sa vie en main, nourrir ses filles, trier le passé, vivre avec sa soeur August et son fils. 

    Récit composé quasi uniquement de femmes noires, des personnages hauts en couleur mais crédibles, leurs destinées se croisent et s'entremêlent pour que génération après génération la possibilité d'une vie autonome soit possible. La violence des hommes tout autant que leur absence  ponctuent la vie des femmes. Toutes ses vies s'égrainent dans une Amérique profondément raciste, rien n'est facile ou tranquille pour ces femmes.

     Des personnages réalistes, un fond historique et politique bien décrit nous donne une lecture agréable. Je regrette  l'écriture "chorale" et les changements de périodes,  je n'apprécie pas ces à-coups dans le récit,  je l'aurais trouvé plus séduisant avec une construction classique et une narration en "fondu-enchainé" .

    Merci aux éditions Charleston et à Masse critique Babelio pour l'envoi de ce roman . 

    smilesmile

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  • Berthe Joëlle Guillais

     

    Oh la la la !!! Pas facile la Berthe ! Quelle femme!!!!

    Fille d'un père volontaire, qui a mené sa famille à savoir, sa femme, sa fille et deux fils à la baguette, Berthe fut une pionnière. Partant d'une situation frôlant la pauvreté, le père a su mener la famille comme une entreprise et faire fructifier les efforts des uns et des autres jusqu'à devenir un grand propriétaire terrien. Le père était très bon agriculteur, volontaire, rusé, ambitieux la fille ne le sera pas moins, d'autant plus qu'elle a été adoubé en quelque sorte par celui-ci. 

    Elle saura s'imposer dans un monde d'hommes, l'élevage et la vente des bêtes et saura dans un premier temps faire prospérer son bien. Autoritaire, exigeante, maline, travailleuse elle ne se fera pas que des amis . Restée célibataire, elle prêtera le dos aux médisances, rancunes et jalousies diverses qui se déversent sur ceux qui sont différents et qui en plus réussissent.

    Le livre est composé du témoignage de Berthe et d'autres dont celui d'un frère et se termine par une analyse "sociologique" de la campagne mayennaise du siècle passé. 

    Ce livre qui n'est pas vraiment un roman sans être tout à fait une étude mais pas non plus une autobiographie est absolument passionnant et se lit quasiment comme un turnover, le dépaysement est garanti.

    smilesmilesmile

    Challenge départements : 53 Mayenne

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  • Les vivants au prix des morts. René Frégni

    Les premières page du roman m'ont ramenée à la lecture précédente de cet auteur "Je me souviens de tous vos rêves" , même ambiance, même poésie, même calme et puis il y a un déclic qui bascule le livre dans une autre histoire. Une histoire de voyou échappé de prison et qui vient demander aide à l'auteur qu'il a connu comme intervenant en prison. 

    L'intrigue me parait peu crédible et un peu simpliste mais ce n'est pas ça qui fait le charme et le goût de ce texte. Ce sont les réflexions du narrateur, l'écriture, les paysages, l'amour pour sa femme, mille toutes petites choses et ses états d'âme .

    Je me suis laissée porter par ces mots, par leur musique et j'ai passé  un très bon moment de lecture. Je reviendrai vers cet auteur car il m'offre des lectures douces, poétiques et apaisantes.

    smilesmile

     

    Challenge département : 13 Bouches du Rhône  

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  • Il pleut sur Managua

    Un polar d'un auteur nicaraguayen , ça me paraissait un bon choix de lecture, une fois fermé mon avis plus mitigée sur cette sélection. 

    Il y a des points intéressants avec les restes de la révolution sandiniste qui jalonnent le texte, le tremblement dévastateur qui a laissé des plaies , le poids de l'église et de la politique, la drogue et la corruption ...un paysage favorable pour un roman policier. Le personnage phare est un inspecteur ancien de la guérilla, une jambe en moins, coureur de jupons, pas très efficace mais plutôt sympathique. Autour de lui on trouve des personnages étonnants dont la femme de ménage qui va épauler notre inspecteur, car il y a enquête autour de la suspicion de meurtre d'une femme.

    Entre les personnages, les lieux, les pistes j'ai eu du mal à suivre et à rentrer dans cette histoire. Il me reste une certaine sympathie pour les personnages , quelques images du Nicaragua et la nette impression de m'être perdue dans la jungle ! 

    smilesmile

    Challenge Globe-trotteurs : Nicaragua

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  • Le noeud de vipères François Mauriac

    Un vieux monsieur, riche, aigri, haineux se meurt petit petit. Il écrit une longue lettre fielleuse, sorte de confession à sa femme afin que celle-ci la lise à son décès.  Louis remonte le temps, jusqu'à la rencontre d'Isa, celle qui allait devenir sa femme. Peu de temps après le mariage, il comprend que sa femme l'a épousé un peu par dépit, un peu pour son argent, la chasse au mari est encore un grand sport dans les milieux bourgeois. Dépité, Louis se lance alors dans une guerre silencieuse sans fin contre sa femme, puis contre ses enfants en usant de sa fortune, tant convoitée, comme arme.Tout à sa rancoeur et à son avarice, il a finalement passé sa vie isolé et malheureux.  Le décès de sa femme le surprend et ouvre quelques lueurs dans son esprit.

    Le noeud de vipères c'est celui qui sert son coeur mais c'est aussi celui que représente son entourage qui n'est guère meilleur que lui, juste plus lissé par le milieu social .

    Un roman parfaitement équilibré, une écriture impeccable est implacable, un petit bijou !

    smilesmilesmile

     

    Challenge département : 33 Gironde 

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  • Vipère au poing Hervé Bazin

     

     

    On ne parlait ni de personnes toxiques, ni d'emprise, ni de victime, ni résilience, quand Bazin écrivit ce texte , du coup il a toute la saveur de la haine, pas une haine recuite et qui "gnagnatise " mais une belle et franche haine qui construit un individu. 

    Je ne doute nullement que la même histoire serait écrite bien autrement actuellement, on y gagnerait en Kleenex ce qu'on perdrait en force. La vie est bien installée chez Brasse-bouillon et sa mère ne pourra en rien, malgré tous ses efforts,  le réduire à néant . J'ai une profonde admiration pour ce gamin qui fait sienne sa vie et va s'en débrouiller ne pouvant compter que sur lui, refusant l'apitoiement et les larmes. J'ai la même admiration pour l'auteur qui a réussi un roman splendide en partant d'une situation sordide.

    C'est un magnifique roman où alterne la cruauté, la force, la lâcheté, des uns, des autres, le tout exacerbé  dans un lieu quasi clos. 

    Je l'avais lu il y a bien longtemps, ce fut un vrai plaisir de le retrouver et je l'ai sans aucun doute apprécié encore plus .smilesmilesmile

     

    Challenge département : 49 Maine et Loire 

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  • Vu le titre, j'ai choisi ce livre en pensant à un roman poétique sur un enfant et bien pas du tout, il s'agit d'un témoignage, un témoignage émouvant et porteur d'espoir.

    William est un enfant du Malawi, tout petit pays africain. Il vit dans son village avec sa famille qui travaille essentiellement à la culture du tabac et du maïs.  Un pays où on parle tous les ans de la saison de la faim donne une indication précise sur la pauvreté de ce dernier. Une météo capricieuse, de mauvaises décisions politiques et c'est tout un pays qui meurt de faim lâchant ses hordes de miséreux sur les routes.  

    William va peu à l'école car l'école est payante et quand on n'a pas de quoi manger on a plus urgent. que l'école évidemment. Peu d'école, mais c'est un enfant malin, débrouillard qui regarde, compare, cherche à comprendre comment les objets fonctionnent. C'est comme ça qu'il commence tout jeune à réparer des radios et finit par construire une éolienne. 

    J'ai été absolument enchantée par ce récit qui ne cache pas les difficultés bien enracinées dans le pays que ce soit la politique ou la sorcellerie par exemple mais il n'est jamais pleurnichard et se termine par une belle ouverture sur l'avenir .

    smilesmilesmile

    Challenge Globe-trotteurs: Malawi

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  • Le mas Théotime Henri Bosco

    Quand je lis ces romans écrits par des auteurs nés il y a fort longtemps, qui ne sont pas forcément au Panthéon des grands écrivains, je constate un goût pour les mots, pour le subjonctif, pour les phrases, différent des écrits actuels. Je ne doute pas qu'une telle écriture ne soit pas au format du jour, trop précise, trop de détours, trop de mots ...on y gagne en dentelles ce qu'on perd en efficacité. Il faut avoir le temps de les lire, de goûter et d'apprécier la subtilité de tous ces signes inscrits sur le papier... un peu comme entre un civet de lapin et un hamburger, plus de temps pour  le préparer, des parfums subtils, plus rapide pour l'autre ( et je mange les deux) . Bref si on veut un texte avec de l'action et des rebondissements il vaut mieux lire autre chose car grosso modo il ne se passe pas grand chose dans ce coin de Provence.

    Le mas Théotime c'est avant tout une histoire de terre, celle qu'on travaille patiemment et durement tout autant que celle qui vit d'elle même,  le blé, l'orge et  les plantes sauvages ...

    Le narrateur, Pascal, est venu s'installer dans ce mas, appartenant de longue date à sa famille et se retrouve en conflit avec son cousin de voisin, un classique de la vie paysanne, la haine, l'envie pour quelques arpents de terre. La belle Geneviève cousine du narrateur va venir chez celui-ci. Une sorte d'amour platonique et contrarié lie ces deux là depuis l'enfance et perdure. Les tergiversations sentimentales du narrateur sont très, trop, présentes, tout à fait désuètes mais charmantes . Elle, elle fuit les effets de ses "passions", c'est une femme qui a des désirs et a souhaité vivre autrement que sa famille n'en avait l'habitude. Elle vient au mas se cacher d'un mari jaloux et fuir un mariage raté. C'est par elle que le cousin va lancer une attaque vengeresse.

    Il y a des longueurs, des langueurs, des silences épais, de l'immobilité dans ce roman . La vie paysanne n'est pas faite de nouveautés, de bals et autres occupations citadines. Elle est labeur, habitudes, observation. Tout cela est parfaitement rendu dans ce roman. smilesmilesmile 

    Challenge département: 84 Vaucluse Auteur né à Avignon.

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  • Café Martinique Derek Walcott

    Le challenge de lecture Globe-trotteurs consiste à valider des lectures du monde entier. Certains pays sont plus difficile à valider que d'autres, peu d'écrivains, peu traduits en français... C'est elle cas de St Lucie, une île des Caraïbes ,aussi j'étais ravie d'avoir trouvé ce titre.

    C'est un ensemble de textes qui concerne la "négritude" il me semble, et l'art, la poésie et le théâtre  essentiellement . J'ai bien compris que je ne comprenais. pas ! J'ai cherché à lire entre les lignes, entre les mots, à raccrocher à quelques mouvements politiques mais très sincèrement je suis restée tout à fait en dehors des textes .

    J'ai essayé ...

    Challenge globe trotteurs : Sainte Lucie 

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  • Le rappel du tambour Jean-Michel Thibaux  

    C'est un roman sur la première guerre mondiale que l'on traverse en suivant deux personnages, Louis qui vient de Toulon et Antoinette qui vit à Fismes dans la Marne. L'un est soldat et doit affronter les combats et les horreurs , l'autre est une jeune fille promise à un homme qu'elle déteste et qui souhaite être infirmière. La guerre va avec fracas lui permettre de réaliser son rêve et de rencontrer le beau Louis.

    La romance est discrète, elle sert de léger fil conducteur. Le gros du gros c'est la guerre. Je n'en suis pas à mon premier roman sur 14/18 et celui-ci n'est pas le meilleur, trop adouci, mais c'est toujours un choc de penser à tous ces hommes, des deux côtés, morts, abimés, souffrants, terrifiés, seuls...

    C'est un roman facile à lire, il y a un bon nombre d'éléments historiques sur le front, l'arrière et le contexte politique mais l'ensemble manque, à mon goût, de consistance et ne fait qu'effleurer la souffrance des hommes.

    Challenge départements : 51. Marne 

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