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    Baby Khoja , jeune femme hindoue de Trinidad se marie avec Ram Lutchman . Ce mariage  n'est pas une histoire d'amour mais un simple arrangement social où Monsieur est censé gagner en réputation et Madame être casée. Les débuts sont difficiles, Monsieur boit, frappe et travaille peu. Baby a été élevée pour faire son devoir et n'a pas de réelles ambitions personnelles, elle subit et s'adapte. Deux enfants vont naître qui ne feront pas non plus le bonheur de Baby . Elle tient son rôle de femme, de mère et de fille d'une famille où les apparences sont plus importantes que le fond. On tient son rang par une réputation  et on s'évertue à sauver argent et honneur malgré des comportements pour le moins inélégants.

    J'ai d'abord été séduite par ce roman puis peu à peu je me suis perdue entre les personnages, j'ai décroché sur les rites hindous, et j'ai lâché au fil du texte  l'héroïne trop "transparente". C'est un long roman qui dénonce l'image ordonnée et lisse des hindous de Trinidad qui est sans doute beaucoup plus percutant pour les habitants de l'île mais il me manquait beaucoup trop d'éléments culturels pour tout saisir je pense .

    smile

    Challenge Globe trotteurs : Trinidad

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  • Récits et nouvelles du Cap-Vert  Claridade

    Recueil de nouvelles qui existe grâce à un groupe d'auteurs qui souhaitaient affirmer une création libre pour un pays indépendant, indépendance qui n'est venue que bien plus tard. 

    Il est bon de jeter un coup d'oeil sur une carte pour comprendre l'organisation géographique de ce "petit pays" en îles et îlots et sur son histoire qui est marquée par l'esclavage. De l'ensemble des nouvelles suinte une mélancolie douce faite de tristesse et de pauvreté. C'est un pays d'exil, on s'en va pour revenir ...pas plus riche. On profite des bonnes aubaines , un bateau qui coule, un trafic de rhum, on se débrouille il faut bien vivre. Même les sentiments semblent contenus comme si les Capverdiens n'avaient pas les moyens de grandes effusions.L'ensemble des nouvelles forme un paysage en mosaïque qui donne envie d'en découvrir plus.

    En arrière fond c'est la voix belle et triste de Césaria Evora qui a accompagné cette lecture. 

    smilesmile

    Challenge Globe-trotteurs : Cap-Vert

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  • Lu précédemment il y a au moins vingt ans, ce livre m'avait "révélé" le désert . 

    J'ai découvert Théodore Monod dans un "Apostrophes" où ce petit monsieur en apparence insignifiant, m'a subjuguée en parlant de crottes de chameaux ...en tout cas c'est le souvenir que j'en ai. 

    Méharées est un récit  de voyage d'Ouest en Est, de la mer vers le désert. Comme souvent dans les récits de voyages, les  paysages sont mêlés  aux détails techniques, à l'histoire de cette région, à la vie des habitants et aux réflexions que le voyage inspire. L'écriture de Monod est une écriture qui date, les mots foisonnent, le vocabulaire est riche, l'écrit poétique et j'apprécie ce style d'écriture. Certains termes géographiques n'évoquent pas forcément grand chose à l'ignare que je suis , heureusement un lexique est disponible.

    Une lecture paisible à pas de chameaux pour s'ouvrir à un monde inconnu.

    smilesmilesmile

     

    Challenge globe trotteurs : Mauritanie 

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  • Memphis Țara M.Stringfellow

    Saga familiale, version femmes noires, sur trois générations qui nous offre de beaux personnages qui traversent l'histoire des USA du milieu à la fin du XXe siècle .

    Une femme, Myriam, quitte son mari et rejoint avec ses deux filles Memphis où habite sa soeur dans la maison familiale. Elle quitte une histoire d'amour qui s'est fracassée sur la réalité et un mari à la main beaucoup trop lourde. Le quitter ne suffit pas, il faut reprendre sa vie en main, nourrir ses filles, trier le passé, vivre avec sa soeur August et son fils. 

    Récit composé quasi uniquement de femmes noires, des personnages hauts en couleur mais crédibles, leurs destinées se croisent et s'entremêlent pour que génération après génération la possibilité d'une vie autonome soit possible. La violence des hommes tout autant que leur absence  ponctuent la vie des femmes. Toutes ses vies s'égrainent dans une Amérique profondément raciste, rien n'est facile ou tranquille pour ces femmes.

     Des personnages réalistes, un fond historique et politique bien décrit nous donne une lecture agréable. Je regrette  l'écriture "chorale" et les changements de périodes,  je n'apprécie pas ces à-coups dans le récit,  je l'aurais trouvé plus séduisant avec une construction classique et une narration en "fondu-enchainé" .

    Merci aux éditions Charleston et à Masse critique Babelio pour l'envoi de ce roman . 

    smilesmile

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  • Berthe Joëlle Guillais

     

    Oh la la la !!! Pas facile la Berthe ! Quelle femme!!!!

    Fille d'un père volontaire, qui a mené sa famille à savoir, sa femme, sa fille et deux fils à la baguette, Berthe fut une pionnière. Partant d'une situation frôlant la pauvreté, le père a su mener la famille comme une entreprise et faire fructifier les efforts des uns et des autres jusqu'à devenir un grand propriétaire terrien. Le père était très bon agriculteur, volontaire, rusé, ambitieux la fille ne le sera pas moins, d'autant plus qu'elle a été adoubé en quelque sorte par celui-ci. 

    Elle saura s'imposer dans un monde d'hommes, l'élevage et la vente des bêtes et saura dans un premier temps faire prospérer son bien. Autoritaire, exigeante, maline, travailleuse elle ne se fera pas que des amis . Restée célibataire, elle prêtera le dos aux médisances, rancunes et jalousies diverses qui se déversent sur ceux qui sont différents et qui en plus réussissent.

    Le livre est composé du témoignage de Berthe et d'autres dont celui d'un frère et se termine par une analyse "sociologique" de la campagne mayennaise du siècle passé. 

    Ce livre qui n'est pas vraiment un roman sans être tout à fait une étude mais pas non plus une autobiographie est absolument passionnant et se lit quasiment comme un turnover, le dépaysement est garanti.

    smilesmilesmile

    Challenge départements : 53 Mayenne

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  • Les vivants au prix des morts. René Frégni

    Les premières page du roman m'ont ramenée à la lecture précédente de cet auteur "Je me souviens de tous vos rêves" , même ambiance, même poésie, même calme et puis il y a un déclic qui bascule le livre dans une autre histoire. Une histoire de voyou échappé de prison et qui vient demander aide à l'auteur qu'il a connu comme intervenant en prison. 

    L'intrigue me parait peu crédible et un peu simpliste mais ce n'est pas ça qui fait le charme et le goût de ce texte. Ce sont les réflexions du narrateur, l'écriture, les paysages, l'amour pour sa femme, mille toutes petites choses et ses états d'âme .

    Je me suis laissée porter par ces mots, par leur musique et j'ai passé  un très bon moment de lecture. Je reviendrai vers cet auteur car il m'offre des lectures douces, poétiques et apaisantes.

    smilesmile

     

    Challenge département : 13 Bouches du Rhône  

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  • Il pleut sur Managua

    Un polar d'un auteur nicaraguayen , ça me paraissait un bon choix de lecture, une fois fermé mon avis plus mitigée sur cette sélection. 

    Il y a des points intéressants avec les restes de la révolution sandiniste qui jalonnent le texte, le tremblement dévastateur qui a laissé des plaies , le poids de l'église et de la politique, la drogue et la corruption ...un paysage favorable pour un roman policier. Le personnage phare est un inspecteur ancien de la guérilla, une jambe en moins, coureur de jupons, pas très efficace mais plutôt sympathique. Autour de lui on trouve des personnages étonnants dont la femme de ménage qui va épauler notre inspecteur, car il y a enquête autour de la suspicion de meurtre d'une femme.

    Entre les personnages, les lieux, les pistes j'ai eu du mal à suivre et à rentrer dans cette histoire. Il me reste une certaine sympathie pour les personnages , quelques images du Nicaragua et la nette impression de m'être perdue dans la jungle ! 

    smilesmile

    Challenge Globe-trotteurs : Nicaragua

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  • Le noeud de vipères François Mauriac

    Un vieux monsieur, riche, aigri, haineux se meurt petit petit. Il écrit une longue lettre fielleuse, sorte de confession à sa femme afin que celle-ci la lise à son décès.  Louis remonte le temps, jusqu'à la rencontre d'Isa, celle qui allait devenir sa femme. Peu de temps après le mariage, il comprend que sa femme l'a épousé un peu par dépit, un peu pour son argent, la chasse au mari est encore un grand sport dans les milieux bourgeois. Dépité, Louis se lance alors dans une guerre silencieuse sans fin contre sa femme, puis contre ses enfants en usant de sa fortune, tant convoitée, comme arme.Tout à sa rancoeur et à son avarice, il a finalement passé sa vie isolé et malheureux.  Le décès de sa femme le surprend et ouvre quelques lueurs dans son esprit.

    Le noeud de vipères c'est celui qui sert son coeur mais c'est aussi celui que représente son entourage qui n'est guère meilleur que lui, juste plus lissé par le milieu social .

    Un roman parfaitement équilibré, une écriture impeccable est implacable, un petit bijou !

    smilesmilesmile

     

    Challenge département : 33 Gironde 

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  • Vipère au poing Hervé Bazin

     

     

    On ne parlait ni de personnes toxiques, ni d'emprise, ni de victime, ni résilience, quand Bazin écrivit ce texte , du coup il a toute la saveur de la haine, pas une haine recuite et qui "gnagnatise " mais une belle et franche haine qui construit un individu. 

    Je ne doute nullement que la même histoire serait écrite bien autrement actuellement, on y gagnerait en Kleenex ce qu'on perdrait en force. La vie est bien installée chez Brasse-bouillon et sa mère ne pourra en rien, malgré tous ses efforts,  le réduire à néant . J'ai une profonde admiration pour ce gamin qui fait sienne sa vie et va s'en débrouiller ne pouvant compter que sur lui, refusant l'apitoiement et les larmes. J'ai la même admiration pour l'auteur qui a réussi un roman splendide en partant d'une situation sordide.

    C'est un magnifique roman où alterne la cruauté, la force, la lâcheté, des uns, des autres, le tout exacerbé  dans un lieu quasi clos. 

    Je l'avais lu il y a bien longtemps, ce fut un vrai plaisir de le retrouver et je l'ai sans aucun doute apprécié encore plus .smilesmilesmile

     

    Challenge département : 49 Maine et Loire 

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  • Vu le titre, j'ai choisi ce livre en pensant à un roman poétique sur un enfant et bien pas du tout, il s'agit d'un témoignage, un témoignage émouvant et porteur d'espoir.

    William est un enfant du Malawi, tout petit pays africain. Il vit dans son village avec sa famille qui travaille essentiellement à la culture du tabac et du maïs.  Un pays où on parle tous les ans de la saison de la faim donne une indication précise sur la pauvreté de ce dernier. Une météo capricieuse, de mauvaises décisions politiques et c'est tout un pays qui meurt de faim lâchant ses hordes de miséreux sur les routes.  

    William va peu à l'école car l'école est payante et quand on n'a pas de quoi manger on a plus urgent. que l'école évidemment. Peu d'école, mais c'est un enfant malin, débrouillard qui regarde, compare, cherche à comprendre comment les objets fonctionnent. C'est comme ça qu'il commence tout jeune à réparer des radios et finit par construire une éolienne. 

    J'ai été absolument enchantée par ce récit qui ne cache pas les difficultés bien enracinées dans le pays que ce soit la politique ou la sorcellerie par exemple mais il n'est jamais pleurnichard et se termine par une belle ouverture sur l'avenir .

    smilesmilesmile

    Challenge Globe-trotteurs: Malawi

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