De l'Albanie je ne connais rien j'en sais beaucoup plus maintenant car ce court roman m'a permis de remettre quelques pendules à l'heure sur ce petit pays qui a connu les "joies" du communisme puis celles d'un libéralisme débridé pour finir dans les mains des plus violents et  des plus corrompus ...

C'est une vengeance, entretenue pendant vingt ans, qui ramène le héros, Arben, en Albanie. Il a commencé sa vie sous le régime communiste et de chute en chute, les siennes , celles des politiques, il se retrouve à tremper dans des histoires sordides de trafics en tout genre. Seul compte l'argent gagné , pour fuir ailleurs, un jour... et l'argent gagné est sale, très sale. De dispute en dispute, la relation avec sa femme se désagrège jusqu'à ce qu'il retrouve celle-ci morte et se décide enfin à quitter le pays avec ses deux enfants. Vingt ans plus tard le voilà à la recherche de ses anciens complices pour exhumer la passé et faire justice.

Tout est excellent dans ce roman, le personnage principal, un peu paumé, assez pourri mais émouvant, l'Histoire du pays évoquée de façon succincte mais très efficace, la place prise par la "mafia" locale, le rythme et l'efficacité du récit. C'est sombre, très sombre, violent, sordide mais quel splendide roman !

Yusuf, jeune garçon vendu par son père pour payer ses dettes à un marchand "oncle Aziz" est le fil conducteur de ce long et lent voyage à travers l'Afrique de l'est . Dans un premier temps confiné dans la boutique du marchand avec un autre esclave Khalil qui va le chaperonner, Yusuf découvre sa nouvelle vie et le jardin du maître. Puis gagnant la confiance du marchand il part pour un long périple avec la caravane de ce dernier. Ce voyage va l'ouvrir au monde, aux hommes,  l'initier à la lecture, le faire grandir. Parmi les fils conducteurs du récit il y a l'esclavage qui est une longue tradition et la richesse des échanges commerciaux existants avant l'arrivée des européens. 

Les personnages font la richesse de ce récit dépaysant qui nous montre une Afrique tournée vers l'Asie, le monde arabe et le commerce.

Challenge Globe trotteurs : Tanzanie

Un polar d'une belle noirceur plus intéressant pour la photo de l'Equateur et tout particulièrement de sa capitale Quito que pour son intrigue policière .

On part d'un accident de voiture mortel et d'un délit de fuite pour découvrir ...la conduite violente et impunie des Equatoriens, une police incompétente sans moyen et éventuellement corruptible, une société  fortement inégalitaire où les églises et Dieu servent à compenser les plus pauvres. 

De nombreux personnages servent à nous raconter ce petit pays et une partie de son histoire,  avec un construction réussie on passe de l'un à l'autre facilement et on en apprend un peu plus à chaque fois. 

Une bonne lecture.

Challenge Globe trotteurs : Equateur

Deux nouvelles qui se répondent.

La première raconte cet enfant admiratif d'un grand-père qui a 5 chiffres tatoués sur sa main et cultive le secret ...pour mieux le révéler.

La seconde ou la suite raconte cet écrivain qui se frotte à la "vérité" quelle est-elle , que dit-elle ...

Une jolie ...mais trop courte lecture qui donne envie de découvrir cet auteur à l'écriture fine et sensible.

Challenge Globe-trotteurs :  Guatémala 

Deuxième enquête de l'inspecteur Verne qui nous offre le dénouement du long conflit qui oppose Verne à son tortionnaire. Ce n'est pas la seule enquête que mène Verne, sur un fond politique toujours mouvementé il doit démasquer un imposteur qui fait revenir les morts de l'au-delà .  Ce charlatan utilise ses techniques pour emberlificoter un riche bourgeois qui a perdu sa fille. Il faudra toute l'intelligence et l'astuce de Verne pour démonter ce projet démoniaque. En parallèle le vicaire laisse des cadavres sur sa route pour amener Verne à lui et pouvoir se venger.

Comme le premier tome, le charme son fonctionne, l'époque, Paris, les nouvelles technologies et découvertes et Verne , inspecteur complexe et attachant. 

Un bon roman de détente -pas plus pas moins - qui tient ses promesses .

Vaste épopée qui raconte l'histoire du Paraguay vu du côté des pauvres gens .

Roman remarquable qui laisse entendre et voir la grande misère et les souffrances du peuple pris en étau entre exploiteurs quasi esclavagistes, guerres, révolutions massacreuses et dictatures sur un temps qui n'en finit plus de broyer les pauvres hères.

On déambule de personnage en personnage, en se perdant parfois un peu parmi eux sans que cela n'empêche le charme du récit de fonctionner, et chaque fois l'espoir se meurt, l'avenir est sombre, toujours plus sombre.

Le projet est ambitieux et réussi même si la lecture demande de l'attention et de se pencher un peu sur l'histoire de ce petit pays pour mieux comprendre le récit.

Je n'en ferai pas mon livre de chevet mais je suis satisfaite de l'avoir lu.

Challenge Globe-trotteurs : Paraguay

Il y avait bien longtemps. que je n'avais retrouvé Varg Veum et les retrouvailles avec ce roman furent bonnes.

Varg Veum jeune travailleur social découvre un jeune enfant, Janegutt ,dans une situation de détresse telle qu'il faut le séparer de sa mère et placer l'enfant . Rien que de très habituel dans ce travail ce qui l'est moins habituel, c'est de croiser la route de cet enfant plusieurs fois et toujours dans des situations ambiguës où la mort violente est là et où la responsabilité de cet enfant est possible.

Veum qui est devenu enquêteur privé entre temps, va une dernière fois être interpellé par Janegutt après un meurtre et une prise d'otage. Veum va traquer les informations, remonter dans le temps  afin d'arriver à dénouer cette sordide histoire.

Un bon polar qui navigue aisément dans le temps, nous emmène sur de fausses pistes et comme tout bon polar nordique nous montre la face sombre du pays. 

Si contes il y a, ils sont loin de nos contes merveilleux ... ce sont plutôt des nouvelles parfaitement ciselées, au goût amer, qui nous racontent la vie , donc l'amour, la mort et la folie.

J'évite en général les nouvelles, le format ne me convient pas mais là, j'ai vraiment apprécié ces courts écrits qui "claquent" bien . Pour l'ambiance je serais tentée de comparer avec Simenon mais un Simenon d'Amérique du Sud,  c'est assez noir, peu d'espoir on est loin du feel-good ( ça tombe bien le feel-good m'est devenu peu supportable) .

Une belle découverte !

Challenge Globe-trotteurs : Uruguay 

Paris 1830, une période politique trouble et que je connais mal , un policier particulier qui mène une traque personnelle tout en répondant aux injonctions de ses supérieurs. 

Valentin Verne a pour le moins un profil non conforme pour un flic de l'époque. Cultivé, scientifique, bourgeois, à priori rien ne le destinait à cette fonction et pourtant c'est par choix qu'il a quitté un brillant avenir pour venir traîner dans le bas Paris . Il traque le Vicaire personnage malfaisant qui échappe depuis longtemps à la loi. Suite à la demande de son chef il doit se consacrer aux causes du suicide d'un jeune fils de la haute bourgeoisie. Cette enquête va l'emporter vers d'autres milieux guère plus reluisants où dominent les complots politiques .

Un polar historique, on aime ou pas, c'est le mélange entre éléments historiques et suspens  qui doivent être savamment dosés pour garder la crédibilité du récit sans noyer le lecteur dans des détails . Contrat tenu par ce roman qui nous parle et politique et découvertes scientifiques  et nous promène dans un Paris qui n'était pas encore la plus belle ville du monde! Le croisement de la quête et de l'histoire personnelle de Verne avec l'enquête officielle est fluide et on suit les deux sans s'emmêler. 

Un roman réussi qui annonce une suite que je vais chercher très vite ! 

(En plus on y croise Vidocq alors....)

Un polar exotique , décor Costa Rică, référence Nicaragua, on navigue donc dans les eaux troubles des conflits d'Amérique du Sud entre dictateurs et rébellion avec tout au fond dans le flou la CIA ... On ajoute un personnage ni flic ni privé , un flic honnête, des bars , des hôtels crasseux et une énigme: qui a tué l'Argentine ? Beaucoup d'ingrédients pour faire un bon roman ...ou pas .

Peut-être parce que je n'ai pas les références politico-historiques j'ai trouvé l'ensemble assez monotone. L'insistance sur la chaleur et la poussière m'a épuisée , le contexte politique m'a perdu et grosso modo je ne retiens  qu'une vague photo d'un pays qui n'est pas que touristique .

Challenge Globe-trotteurs : Costa-Rica