• La vaine attente  Nadeem Aslam

    Un auteur Pakistanais pour un roman se passant en Afghanistan  deux pays qui se croisent dans un conflit qui n'en finit plus .

    Un groupe de personnages se rencontrent dans la maison d'un médecin . Certains sont à la recherche d'un proche, les plus jeunes cherchent juste à survivre.

    Pas à pas, personnage après personnage, année après année, guerre après guerre, se dessine l'histoire de l' Afghanistan de ces dernières décennies. Ce n'est pas raconté de façon linéaire mais au détour d'un personnage et des évènements de sa vie. L'auteur revient sur la guerre avec les Soviétiques, les Talibans , les Américains. Il ne fait pas le choix d'un récit manichéen, les Afghans, leurs chefs, leurs traditions ont toute leur place dans cette longue liste  de violences. Les arrangements entre états ne sont pas non plus gommés pas plus que l'ambiguité des choix de chaque participant.

    Pourtant au travers de cette maison et de la sagesse du médecin autre chose que la terreur passe, quelque chose qui renvoie à l'art, à la beauté, à la connaissance ainsi qu'une certaine tendresse pour ces êtres de chair , fragiles comme des ballots de paille dans ce déferlement de haines, de vengeance et de croyances.

    L'espoir se logeant sans doute dans la tête du Bouddha couchée, quasi enterrée puis enfin relevée ...

    Un roman dense et riche servi par une construction subtile .

    smilesmilesmile 

    Challenge globe trotteurs : Pakistan 

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    Bien que le sujet soit digne d'intérêt, je suis complètement passée à côté de ce livre. 

    J'ai énormément peiné à le lire, du coup la lecture a été coupée, hachée n'aidant pas à l'adhésion au propos...

    Peut-être ai-je trop lu de ces livres plus témoignage que roman ces derniers temps et dans la même partie du monde...

    En tout cas je n'ai pas réussi à être émue ou touchée par ce récit , il m'a manqué quelque chose . Il reste néanmoins la valeur de ce témoignage, la vie d'une femme en Jordanie et les difficultés de l'intégration dans un pays tellement différent du sien. 

    smile

     

    Challenge globe-trotteurs Jordanie 

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  • Grace  Paul Lynch

    La grande famine d'Irlande.

    Pour protéger sa fille, Grace, Sarah coupe les cheveux de celle-ci et la met sur les routes car le danger est connu c'est Boggs qui vient réclamer des loyers et en profite pour engrosser toutes les femmes pauvres du coin.

    Son petit frère l'accompagne et les voilà partis dans un monde où la pauvreté va laisser la place à la faim puis à la mort. Le petit frère ne va pas survivre longtemps et Grace doit faire face seule, dans une identité qui n'est pas la sienne, à cette vie d'errance. 

    Tout est triste et morbide, les paysages, les gens, les rêves de Grace, sa relation avec son frère mort ...

    C'est un long périple où je me suis un peu perdue entre les vivants, les morts et les esprits qui vivent autour de Grace. 

    smilesmile   Le mois celte : Irlande 

     

     

     

    Grace  Paul Lynch

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  • Seul dans Berlin  Hans Fallada

     

    Il était sur mes listes depuis un bon moment déjà mais, comme c'est un bon gros pavé de 700 pages, je trainais les pieds pour me lancer dans sa lecture. Quelle erreur !  Ce gros roman non seulement se lit sans difficulté mais en plus c'est un magnifique roman, de ceux qui sont sur ma liste, livres à offrir .

    Berlin pendant la seconde guerre mondiale racontée de "dedans", du côté allemand, du côté des civils qui essaient de survivre. 

    Un immeuble, des locataires, une vieille femme juive, un juge, un couple et quelques familles, les uns et les autres vont révéler des traits, des facettes de leur caractère en ces temps de guerre et de propagande. Tout ça n'est pas très beau, c'est même souvent glauque car finalement les grandes envolées en faveur du führer  sont peau de balle et le vrai moteur est le plus souvent l'envie, la jalousie, la paresse...

    Rien de très glorieux ne pousse ces  hommes dans les bras de qui leur permettra d'utiliser  leur voisin, aucune honte à dénoncer, tuer, piller, pour une bouteille de schnaps ou des cigarettes.

    On évolue dans une petit milieu, des ouvriers , des bras cassés et ce n'est pas brillant. La vénalité les pousse à toutes les compromissions, toutes les lâchetés, tous les abus pour quelques marks. On comprend bien que la vie est difficile mais on voit aussi combien une partie de ces personnages étaient ainsi avant, la situation leur permet juste de donner libre cours à leurs tendances. 

    La terreur règne à tous les niveaux, ne rien dire, ne rien voir, ne pas contrarier les supérieurs et même celui qui a un peu de pouvoir peut se retrouver renversé et en salle de la torture en moins de temps qu'il ne faut pour le dire!

    Peu d'espoir dans toute cette noirceur mais quel espoir pouvait-on avoir dans ces années monstrueuses et j'imagine que les premières années de paix n'ont guère été plus réjouissantes...

    Un roman qui nous dévoile une partie de l'Allemagne nazie et comment la machine terrorisante réduit à rien l'être humain.

    smilesmilesmile

     

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  • L'argent de la traite  Olivier Pétré-Grenouillau

     

    C'est un livre savant sur le négoce à Nantes de la fin du XVII e au début du XXe siècle.

    Nantes port maritime et fluvial est une très bonne place de commerce. On suit le développement de la catégorie des négociants qui ont armés moultes navires qui ont franchi les océans et abordé différents continents. Le sujet ici, porte plus particulièrement sur le commerce des esclaves. Autorisé, ce commerce permet la percée de belles fortunes, non dénué de risques économiques , c'est un peu un jeu de casino, pile tu perds tout, face tu gagnes le casino - Une fois entendu, que le contenu du commerce n'est pas attaché à des valeurs morales ou humanistes mais consiste bien en une marchandise comme une autre .

    J'ai trouvé que cette prise de risques avait un peu un côté pirates et qu'il y avait là du jeu comme quand on se risquait à la course, mais ce n'est que mon avis. ( Cela m'a fait pense à "Ces messieurs de Saint Malo") Le grand avantage c'est qu'avec la fortune on peut travailler à s'incruster dans une classe sociale supérieure et c'est l'objectif essentiel de ce petit monde de négociants, armateurs, marins que d'arriver à s'embourgeoiser. ( et donc aucune chance de s'émouvoir sur la condition des esclaves si il y a enrichissement ...)

    La révolution et ses soubresauts passés, le commerce perdurera même une fois interdit car il porte l'image embellie de fortunes vite faites et finalement, est un point d'appui du port. 

    Globalement l'enrichissement et l'embourgeoisement de ce groupe a mené Nantes à vivoter car cette classe sociale est passéiste, non-innovante et se tourne plus vers le passé que vers l'avenir, rechignant à modifier ses coutumes.

    Le livre est très dense et sans doute pour un public plus pointu en histoire que moi, la lecture n'en est pas très facile mais intéressante. Je vais essayer de trouver d'autres livres du même auteur, car visiblement il connait son sujet, mais plus abordables.

    smilesmile

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    La petite fille qui en savait trop  Peter May

    Ce polar sur fond de malversations et de politique nous emmène à Bruxelles où tous les journalistes européens cherchent "l'info", celle qui fera d'eux un indispensable des salles de rédaction.

    Bannerman a quitté sans plaisir Edimbourg pour la capitale européenne. Il doit y retrouver un collègue et voir ce qu'il peut trouver. 

    La mort de son collègue et d'un politicien est un peu trop vite élucidée pour ne pas attirer l'attention de Bannerman. Il part donc à la chasse aux secrets pour savoir qui voulait la disparition de ces deux là.

    C'est une enquête pas désagréable mais qui a moins de charme que d'autres du même auteur, peut-être le cocktail, journalistes, politiques, affaires véreuses est-il un peu éventé... smilesmile

    Le mois celte Ecosse

     

     

     

    La petite fille qui en savait trop  Peter May

     

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  • Qu'elle était verte ma vallée Richard Llewellyn

    Ce roman offre une plongée dans le monde des mineurs du pays de Galles au début du XXe siècle.

    Rien à voir avec Germinal, le point de vue est différent. Ici, c'est un seul narrateur Huw Morgan, qui visite ses souvenirs et nous raconte la vie de sa famille. Le récit est plus nostalgique que social même si le contexte est parfaitement décrit.

    La famille Morgan vit sous la tutelle du père et de la mine qui pour un temps leur permet de bien vivre, un travail dur mais une bonne paye, le bonheur pour ces familles qui peuvent bien manger, se vêtir, se chauffer et avoir quelques économies . Les loisirs sont simples, l'église, les chorales, le rugby, la famille. L'avenir est tracé, on descend à la mine, on épouse la voisine, on fait des enfants . ..

    Seulement comme dans toutes les mines, passé l'euphorie, le rendement devient le maître de la situation, les mines sont moins faciles à exploiter, des travailleurs acceptent de venir pour des salaires plus bas et le monde ouvrier doit s'organiser pour résister et tenter de peser sur  les exploitants.

    Les fils ainés de la famille Morgan sont très actifs sur les ébauches de syndicats, les unions et les exigences à avoir. Le père ne partage pas leur point de vue mais comprend peu à peu que l'avenir bougera et que Huw son dernier garçon n'aura pas la même vie.

    Il y a la mine mais il n'y a pas qu'elle dans ce roman. L'amour est aussi un pilier de ce récit, celui dû à Dieu et aux parents mais aussi celui entre hommes et femmes entre désir et normes sociales. 

    C'est un très beau roman où l'on découvre un monde perdu qui, tel qu'évoqué dans le récit, ne manque pas d'attraits  derrière la tendresse de l'auteur pour ses personnages .

    smilesmilesmile

    PS: L'Anglais comme en Irlande est un ennemi et je comprends  la joie de toute défaite de l'Angleterre au tournoi des cinq puis six nations. yes

    Le mois Celte , Pays de Galles   

    Qu'elle était verte ma vallée Richard Llewellyn

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  • Ici les femmes ne rêvent pas

    Petite fille heureuse, la vie de l'auteure bascule quand elle se retrouve future femme. Une flopée d'interdits lui tombe alors dessus dont le  puissant symbole qu' est le port de la tenue obligatoire aux femmes en Arabie Saoudite. Cet assemblage de tissus noirs invisibilise les femmes et leur nie toute individualité. La place des femmes est comme dans beaucoup de pays limitée, contrainte, décidée par les hommes. Hommes qui peuvent éructer, frapper, tuer, évacuer leurs tenions sociales, psychiques et sexuelles sur celles qui de toutes façons ont tort. 

    L'auteure s'intègre mal dans ce système et va s'éloigner de la religion et de la place qui lui est assignée. Elle est contrainte à fuir si elle veut vivre. Commence alors le récit de cette fuite et la vie de réfugiée, qui n'est pas toujours facile mais ouvre les portes d'un avenir plus libre.

    Je ne m'attendais pas à un manifeste féministe, le pays d'origine donne une indication claire sur les options prises, mais ce récit permet de voir  le poids au quotidien de ces traditions archaïques. Pas vraiment étonnée non plus de la frustration sexuelle des hommes et de leur attitude envers les femmes qu'ils croisent, néanmoins surprise de la fréquence des agressions et désespérée pour ces filles, ces femmes, qui ne peuvent même pas mettre des mots sur ce qui leur arrive.

    Un témoignage peu joyeux mais qui a donné de la consistance à ce que j'imaginais.

    smilesmile

     

    PS: La défense de l'égalité hommes/femmes  mérite mieux, ici comme ailleurs, que la longueur d'un tee-shirt ou l'écriture dite inclusive( qui est tout bonnement indigeste ) ...

    PS: L'apostasie devrait être un droit fondamental de tout être humain.

      

    Challenge Globe Trotteurs : Arabie Saoudite 

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  • Dans les angles morts  Elizabeth Brundage

    Une maison, une femme, un homme, trois gamins, un couple qui ne va pas bien, une ferme qui périclite et un drame...

    Plus tard, la même maison, un homme, une femme,une petite fille, un couple qui sombre, un drame...

    Les maisons ont-elles une âme? Les fantômes s'y promènent-ils?

    Peut-être, nous suggère cette histoire, mais là n'est pas le principal.

    Derrière l'image bien lisse que chacun cherche à montrer, pour tromper, pour se tromper, pour se conformer aux normes, peu importe, que cache-t-on, à soi-même ou aux autres ...

    La vie des femmes est cruelle, les hommes ne sont guère heureux, chacun se retrouve coincé dans une vie qui n'est pas celle voulue. sans toujours savoir ce que l'on voulait. L'amour est un leurre et la vie de couple un goulot d'étranglement dont on ne sort pas vainqueur. Les enfants sont la lumière et le lien, ils ne suffisent pourtant pas.

    C'est à une sorte de minutieux ménage que nous invite l'auteure. Nous allons vider, dépoussiérer, aspirer, souffler, passer la brosse à dents dans les interstices de la vie de chacun des personnages  et  c'est passionnant !

    smilesmilesmile 

    Challenge USA  Babelio : état de New-York

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  • Toute une vie et un soir  Anne Griffin

     

    Toute une vie ... et un soir !

    Tout est dans le titre en fait mais ça vaut vraiment le coup de lire le livre smile

    Un vieil homme Irlandais, s'installe à un  bar et entame une longue discussion avec lui-même, trinquant virtuellement, avec ceux qui ont compté dans sa vie.  Au crépuscule de notre vie, combien de personnes ont vraiment compté, pour qui lèverions nous notre verre...

    De stout en whiskey, on écoute Hannnigan raconter sa vie, ses peines, ses regrets, son amour, et que c'est beau d'écouter cet homme mettre à nue sa vie . Cet homme, c'est un homme de silence, de non-dits, de secrets, (typiquement irlandais si j'en crois mes lectures) , c'est aussi un homme qui a fait face comme il le pouvait aux blessures de la vie.

    J'ai été subjuguée, émue, touchée par ce récit qui est,pour moi qui me sent proche de ce genre de personnage ,de toute beauté.

    smilesmilesmilesmile

     

    Irlande    Le mois Celte 

    Toute une vie et un soir  Anne Griffin

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