• L'effet papillon  Jussi Adler Olsen

    Autant le dire de suite, mon avis n'est surement pas neutre, je m'attache beaucoup aux personnages  de papier des polars que j'apprécie. J'ai ainsi une liste d'hommes, flics en tout genre et dans des pays divers, que j'affectionne et pour lesquels même un moins bon volume , reste une bonne lecture car j'y retrouve mon héros... 

    Avec le département V, c'est non seulement Carl Morck qui me séduit, mais aussi son étrange équipe. Il y a sans doute ici, trop de chance pour Marco, le lutin qui cherche à sauver sa peau et à avoir une vie mais qu'importe ! 

    Des placements qui péréclitent, une grosse escroquerie sur fond d'aide humanitaire , quelques grains de sables et les requins se jettent les uns sur les autres, trichant, tuant, rien n'arrête ces hommes dont le seul horizon est l'argent. Pour les règlements de compte, on trouve toujours des petites mains qui travaillent dans des réseaux plus ou moins malsains. Marco fait partie de ces abeilles ouvrières qui oeuvrent à longueur de temps pour d'autres, jusqu'au jour où il refuse ce destin, s'enfuit et devient celui qui doit disparaître.

    Les trois protagonistes du département V, récupèrent un bout de cette affaire et vont dérouler la bobine aussi loin qu'ils le pourront.

    Les trémolos sentimentaux de Morck me font sourire, les chameaux d'Assad me distraient et les tenues de Rose me demandent souvent un effort d'imagination, sans oublier quelques incontournables personnages du commissariat qui pimentent le quotidien de Morck , tout cela fait que cette lecture fut bien agréable. smilesmile

    challenge mauvais genre 

     

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  • Le promeneur d'Alep  Niroz Malek

    Ce livre regroupe un peu plus d'une cinquantaine de textes courts, qui ont tous en commun la Syrie, Alep, la guerre. Un auteur( l'auteur ), reste dans la ville d'Alep envers et contre tout et s'évertue par la grâce de son écriture à retranscrire ce qu'est la vie à Alep. 

    On pouvait s'attendre à de grandes descriptions où le sang serait la toile de fond et les bombardements le décor mais, on est bien au-delà de ça. Par la qualité des textes, on perçoit tout ce qui est la guerre mais aussi la douceur de la vie "d'avant". C'est le contraste entre les deux qui donne l'ampleur des désastres de la guerre, sans que l'auteur éprouve la nécessité de jouer du sensationnel ou du pathos . Ces textes, si joliment poétiques,  sur un sujet qui ne l'est absolument pas, m'ont fait ressentir  la tristesse de ne pas avoir connu la douceur de la vie d'avant la guerre et le doute qu'un jour la vie revienne sur les terrasses des cafés pour que des hommes, des femmes s'y arrêtent juste pour discuter....

    J'ai été émue par la beauté des textes et la noirceur de la situation, une lecture qui, sans violence , en dit bien plus qu'un entre-filet aux infos sur le conflit qui a lieu,en donnant corps et âme à ce pays que je ne connais pas .

    smilesmilesmile

    Challenge globe-trotteurs : Syrie

     

     

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  • Tito est mort   Marica Bodrozic

     

    Plus d'une vingtaine de textes se succèdent dans ce recueil. Nouvelles, textes, contes ils ont un peu de tout mais ils ont surtout un ton, une couleur qui en font un ensemble assez particulier.

    Magies, superstitions, croyances alternent dans ce monde où l'imaginaire est un code pour comprendre le présent. Les plantes, les animaux sont à part égales avec des hommes qui sont bien souvent ailleurs et des femmes qui triment. La vie n'est pas facile dans ce milieu rural qui vit cahin-caha de ce que la terre donne. La guerre est présente, évoquée discrètement mais néanmoins là. Le décalage entre la vie autour de ces paysans et la vie qui se déroulent ailleurs, la tendresse de l'auteur pour ces gens, les envolées poétiques sont à découvrir par petites touches, inutile de les lire les unes derrière les autres , on pourrait y perdre l'odeur du fenouil, la couleur des roses et le mystère des serpents...

    smilesmile

    challenge globe-trotteurs : Croatie 

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  •  La promesse de l'aube  Romain Gary

     

    La promesse de l'aube c'est le récit d'une relation hors norme entre un fils et sa mère. On peut la lire au travers d'un filtre psycho-éducatif et la voir comme perverse, on peut la lire comme un enfant et rêver autant que repousser ce lien, on peut la lire comme un adulte et s'émouvoir de cette mère .  L'amour entre une mère et son enfant, qui plus est quand c'est un fils, c'est toujours sujet à controverse, Romain Gary et sa mère ne peuvent y échapper. Lui a choisi, sa mère, cette mère qui l'a marqué, façonné, grandi, aimé mais lui a tout autant rendu la vie bien difficile. Une vie par procuration au travers du fils est un lourd poids pour le fils, mais cahin-caha, le fils a répondu à la demande de sa mère! 

    Roman autobiographique, il y parle de sa mère, de ce père mystérieusement absent, de l'amour d'une France idéalisée, il y ajoute par ci par là de petites touches sur la difficile condition de l'homme face à ses limites, le tout ponctué d'humour et de dérision envers lui-même . Cela donne un livre extrêmement touchant et qui dévoile, légèrement, quelques pistes sur l'auteur. smilesmilesmile

    Challenge globe trotteurs : France

     

     

     

     

     

     

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  • Une vie  Simone Veil

     

    Simone Weil est  connue pour ses différents rôles au sein de l'administration française. Pour moi, elle est avant tout , la porteuse de la loi sur l'autorisation de l'avortement. J'ai toujours été médusée, qu'une femme de droite est réussie à faire passer une telle loi à cette époque! 

    Finalement, j'ai découvert une personne beaucoup plus engagée dans le champ politique , pas politicien comme elle dit, bien plus que je ne l'imaginais qu'elle soit ministre ou à d'autres postes. Cette femme a vraiment eu un parcours exceptionnel , un chemin d'expériences variées et riches qui me rendent un peu jalouse je l'admets...

    Sans partager tous ses idéaux ou choix politiques, j'apprécie son goût pour la modération dans le jugement  sur la "faute ", elle redoutait les oppositions en deux clans, gentils/méchants, noir/blanc et pensait que la vérité était plus nuancée que ça. Dans une période où la réponse facile, quitte à être fausse, fait un tabac  et se divulgue sur les réseaux à toute vitesse, il m'a plue de lire de tels propos.

    J'ai trouvé l'ensemble de ses propos sur la Shoah très sensibles, notamment la difficulté à dire au retour des camps à un environnement qui ne voulait/pouvait entendre et des prisonniers qui ne savaient dire. Cela m'a renvoyé au roman" Etre sans destin" de Imre Kertész, qui évoque lui aussi cette "différence" qui sépare ceux des camps et les autres. De même son refus d'amalgame sur les responsabilités demande une honnêteté intellectuelle qui n'est pas donné à tout le monde.

    Un seul bémol à cette autobiographie, mais c'est le genre qui veut ça, il manque une part de "contre pouvoir" qui viendrait apporter un point de vue différent sur cette vie. Tel qu'elle l'a voulue, elle nous livre le récit d'une vie qui a ferraillé avec les grands problèmes de la deuxième moitié du XXe siècle. smilesmilesmile

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  • Erectus  xavier Müller

     

    Wouah! Quel bouquin ! Prise au piège du récit très vite et livre lâché à la dernière page !

    Un laboratoire secret, un vigile qui trafique des animaux au fin fond de l'Afrique du sud et puis des anomalies au parc Kruger ...et quelles anomalies!!!!!  Un éléphant mutant à quatre défenses apparaît dans le parc. Le vétérinaire du parc transmet à une spécialiste qui transmet à plus haut en espérant être prise au sérieux , car comment croire que l'éléphant infecté est devenu une forme préhistorique de lui-même ! 

    Le virus Kruger est parti , il va traverser la planète, déstabiliser scientifiques et politiques, faire renaître de vieilles peurs et nous interroger sur l'homo sapiens que nous sommes. 

    Les quatre cents pages du récit se lisent comme on boit une bière fraîche, avec un plaisir non dissimulé. Classé science-fiction, je n'en lis jamais mais si la SF c'est ça , alors ça change tout, je vais devenir adepte! smilesmilesmile

    Challenge mauvais genre 

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  • Gainbourg sur le divan  Audrey Tordelli Joseph Agostini

    Deux voix se suivent pour redonner chair à Gainsbourg au travers de leur point de vue. L'une est journaliste , l'autre psy., ils livrent un portrait assez touchant de cet homme. Entrecoupé de vers de ses chansons, on suit sa bio., ses parents, la guerre, la peinture, les femmes, la musique, l'alcool.... et la fin. 

    Moi qui ne suis pas une grande fan du chanteur, j'ai apprécié la personne qui se révèle au travers des mots des auteurs. On perçoit assez bien les blessures, les failles, la sensibilité qui alimentent autant sa créativité que ses dépendances. Deux interprétations de ce personnage, pas toujours reluisant, qui  prend peu à peu  une couleur plus humaine  moins poil à gratter que son personnage.

    Un exercice réussi , une lecture agréable. smilesmile

     

     

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  • Les gardiens de l'ordre sacré

     

    Ca commence par un beau récit, le monde des Highlanders, conflits, combats, honneur le tout saupoudré d'une belle couche de romance entre le héros Alastar et son "meilleur ami"...

    Et puis tout bascule, suite à un combat Alastar devrait être mort, mais il est propulsé dans un autre monde, celui des Gardiens de l'ordre sacré . Là, devenu immortel, il devra acquérir encore plus de forces au combat pour défendre l'autre monde, celui des elfes, des fées, des nains ...

    Bien évidemment, dans l'autre monde comme chez les humains, l'amour, l'envie, les complots et les combats rythment la vie. Alastar et ses amis gardiens vont devoir intervenir dans une guerre qui opposent les forces du bien aux forces du mal.

    Ce premier tome se lit sans difficulté, on glisse facilement du monde des Highlanders à celui des elfes. Les combats ne monopolisent pas le récit, les intrigues animent les pages et les amours contrariées fleurissent, le tout donnant un texte agréable, peut-être pas un chef d'oeuvre mais un bon moment de lecture . Je vais très vite entamer le tome suivant et retrouver, je l'espère, une partie des héros .smilesmile

    Challenge mauvais genre 

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  • L'île aux enfants  Ariane Bois

     

    Les enfants de la Réunion... je connaissais cette histoire, hélas réelle !        Des enfants noirs ( un hasard ?), enlevés sous des prétextes fallacieux pour peupler les régions agricoles désertifiées de la France métropolitaine. 

    Le roman met en scène cette sordide décision d'état au travers, essentiellement de Pauline, fillette qui se retrouve, avec sa soeur , arrachée à sa famille, puis à sa terre, sans aucune explication. D'un premier centre sur l'île, elle se retrouve en France, sans voir le Paris qu'on leur avait promis, séparée de sa soeur, déboulant dans une famille rurale et rustique de la Creuse. Pour cause de maltraitance sur un autre enfant, elle quittera la Creuse pour être finalement adoptée par ceux qui vont devenir ses parents. 

    C'est sa fille, dans la deuxième partie du roman, qui lève le voile , l'écran noir plus exactement, que sa mère a posé sur son passé. Elle va chercher et trouver des pistes qui vont l'amener à reconstruire l'histoire de Pauline et des autres enfants de la Réunion.

    Le roman n'est pas fabuleux en lui même, la construction est facile et globalement il reste à la surface des choses,  mais le sujet est tellement prenant (en tout cas il l'est pour moi ) que je l'ai lu d'une traite (et usé quelques mouchoirs ).  Il a le mérite de ne pas tomber dans un sentimentalisme excessif , de rappeler quelques faits et noms,  de suggérer la pauvreté encore bien réelle derrière la carte postale de l'île de la Réunion, de nous replonger dans la société des années soixante et de donner corps et voix à ces enfants longtemps oubliés comme une tâche honteuse. Pour tout cela, il vaut bien une lecture . smilesmile

    Merci à Babelio et aux éditions Belfont pour ce roman.

     

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  • La fabrique du monstre

     

    Je vis et travaille à Marseille depuis 18 ans , autant dire que ce livre me parle! 

    De ce maire, caricature d'un mauvais Pagnol aux quartiers nord, des grands malfras aux petits qui mettent Marseille en tête des tirs de Kalach ( pour une fois que Marseille est en tête...) , des écoles délabrées où les rats traversent les cours aux logements insalubres qui s'écroulent, de la petite corruption à la grande, d'arrangements en distorsions , le tableau dressé est minutieux. 

    Je ne peux que m'étonner que cette ville qui est structurellement déviante (pas la seule mais plus que les autres) avec une constance inébranlable quelque soit le parti politique dont on parle, soit regardée, étudiée, bilantée comme telle et que jamais rien ne change ! 

    Les Italiens ont réussi ( du moins je crois ) leur opération "mani pulite" ne pourrait-on envisager et mettre en place, pour de bon, pas en faisant semblant, une opération main propre à Marseille ? 

    Il semble que non, audits, enquêtes, rien ne semble jamais aller très loin ...

    Quels héros va-t-on nous proposer aux prochaines municipales ? Qui pourra changer quoi ? Et comment ? Je n'en ai pas la moindre idée mais je trouve que ce serait un pari audacieux et une très grande aventure que de décréter Marseille ville à reconquérir pour la République. 

    Marseille c'est tout ce qu'on en dit et c'est aussi tout le contraire, alors si l'on veut un portrait réaliste et détaillée de cette ville qui, malgré tout a aussi ses atouts, ce livre en offre un très bon portraitsmilesmilesmile

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